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En vrac par Madjid Khelassi:  le souk aux chimères 

Le ministre du commerce a annoncé un projet de loi visant à criminaliser l’usage des langues autres que la langue arabe dans les commerces, et sur les enseignes commerciales.

«Cette loi va permettre au contrôleur commercial de considérer, que l’utilisation des langues autres que la langue arabe, est un acte puni par la loi»!

Dérive ou sortie de route d’un ministre dépassé par le couffin de la ménagère? Primauté de l’accessoire sur l’essentiel?  Ou énième numéro de diversion du ministre du commerce, totalement empêtré dans une abyssale mare d’huile?

Après la mafia du lait, le jeu du domino fermé et les dattes en FRAC (faute d’orthographe comprise), le ministre du commerce part à l’assaut des enseignes commerciales en langues impies.

Dans cette bataille de l’inutile qui laisse en rade les vrais problèmes de la société…du commerce en Algérie et qui sont :La qualité douteuse de l’abattage des viandes, l’impossible traçabilité des produits alimentaires, les scandaleux et interminables spots télés sur les centaines de marques d’un café-poison pur sucre, le pain vendu à même l’asphalte, les composants nocifs de nos eaux minérales dont le litre avoisine le prix du gasoil. De tout ça le ministre du commerce n’en a cure !

Dans la Numidie commerciale qu’est encore l’Algérie, on préfère parader et gloser sur des broutilles qui n’ont pas lieu d’être. Mais qui font le buzz…voile, des vrais questions.

Quand l’enseigne commerciale  en langue étrangère devient un délit criminel, c’est carrément et définitivement la fin des haricots.

Questions : comment dira-t-on en arabe, Décathlon ,Bershka, Nespresso, Bosch, Adidas, Puma, Uniqlo, Sushi, Shashimi, Yakitori, Tacos, Tapas, Armani, Boss, Moschino, Givenchy, Dolce et Gabbana, Versace , Burberry, Balenciaga et tutti quanti ? La réponse file vers la démonstration par l’absurde !

Il va falloir créer une chaire universitaire  de traduction au ministère de notre commerce malmené.

Car l’arabisation des frontons commerciaux risque de finir en une honteuse «charabisation».

Un matin de mars, le ministre du commerce s’est réveillé et à décidé d’arabiser les enseignes commerciales…La révolution culturelle via l’enseigne commerciale en langue arabe est en marche.

Et Le souk aux chimères, est plus  encombré que jamais, de fioritures inimaginables.

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