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Algérie-Suisse : la Suisse veut extrader des «radicalisés algériens»

La conseillère fédérale, ministre de la Justice et Police suisse, Karin Keller-Sutter a révélé, hier sur la chaine suisse RTS, l’objectif de sa visite en Algérie. Il s’agit d’informer les autorités algériennes du souhait des autorités suisses d’extrader vers l’Algérie les «radicalisés algériens» séjournant dans les villes helvétiques.

Selon la ministre de la Justice et Police, le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie «était prête à reprendre ses citoyens une fois les frontières de nouveau ouvertes ». «J’ai eu des entretiens avec les personnes-clés sur place, avec le président de la République algérienne, qui m’a reçue », a fait-elle savoir.

 «Nous avons aussi convenu, et c’est important, de trouver des solutions pratiques malgré ces restrictions », a rajouté la conseillère fédérale sans donner plus de détails. Selon la même source, les réunions techniques doivent en effet se poursuivre entre les deux Etats.

RSF rappelle que la question de rapatriement de ces ressortissants algériens est déjà problématique bien avant la fermeture des frontières algériennes en mars 2020, en raison de l’épidémie de coronavirus. Un accord de réadmission a été signé entre les deux pays en 2007. Mais « les choses restent pourtant compliquées avec l’Algérie », fait remarquer RTS.

 « L’accord de réadmission, en principe, fonctionne. C’est clair qu’il y avait des restrictions. Ils n’ont par exemple accepté que les vols directs. C’est une piste que l’on peut discuter – d’accepter aussi les vols en transit, de partir de Paris par exemple, une possibilité tout à fait praticable », a-t-elle déclaré.

Il ne s’agit pas de la seule condition évoquée par la conseillère fédérale. L’Algérie a toujours exigé des preuves de la nationalité avant d’accepter un renvoi d’un ressortissant. Une nationalité qui doit être prouvée par des documents, selon l’article 1 de l’accord ou par des auditions « dans les établissements pénitentiaires, les centres de détention ou de rétention ou dans tout autre endroit approprié agréé par les deux Parties ».

Autre condition fixée par les autorités algériennes : il s’agit du retour, en échange d’un rapatriement, de membres d’un «parti déclaré hors-la-loi» en Algérie.

Parmi ces personnes figurent notamment Mourad Dhina, ex-membre du Front islamique du Salut (FIS) dissous et membre fondateur du mouvement Rachad. Etabli en Suisse, il a été interpellé en janvier 2012à l’aéroport d’Orly, alors qu’il sortait d’une réunion d’opposants algériens à Paris.

Mourad Dhina figure sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par Alger en 2003. La justice française avait finalement rejeté la demande d’extradition d’Alger.

Il ne s’agit pas du seul activiste algérien basé à l’étranger que les autorités algériennes veulent rapatrier. Un mandat d’arrêt international a été requis contre plusieurs personnes pour des faits présumés liés au « terrorisme.»

Lors de sa visite de travail en Algérie, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a rencontré le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud, le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati et le Président Abdelmajid Tebboune. Les délégations des deux pays ont convenu de renforcer leurs coopérations policière, migratoire et judiciaire.

R.N

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