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“En vrac” par Madjid Khelassi : Impostures urbaines

Il pleut, il pleut bergère, disait la chanson. Mais cette fois-ci , la bergère a dû avoir le souffle coupé par le déluge qui s’est abattu sur l’Algérie depuis presque trois semaines. 

Changement climatique, dit-on quand les éléments se déchaînent et que la nature reprend son pouvoir. 

Routes coupées, voitures emportées par les flots , mais aussi villas , immeubles , et maisons individuelles effondrées où tenant encore à peine. 

Cependant , c’est le bâti sauvage qui a pâti de ces intempéries. Car le déluge a mis à nu les failles dans la conception et construction des espaces habitables. 

Quand on se promène à la périphérie des villes , on est estomaqué par la pagaille et l’hétéroclicité des constructions qui ont totalement saccagé le paysage. 

Aucune portion de terre n’a été épargnée. On a construit sur des oueds , sur des falaises , à flanc de montagne, sur du tuf et autres sites poreux. 

À Alger , c’est un immeuble, très Manhattan, situé à Hydra et construit sur une falaise qui fait le buzz. 

La falaise, sur laquelle ce méga bâtiment a été érigé a lâché un pan, qui a  fini sur la station de bus de Bir Mourad Rais. 

A Kouba vers la descente de Drid Hocine, une villa s’accroche désespérément au flanc de son monticule. 

A qui la faute ? La faute à pas de chance ? Au réchauffement climatique ? Bien sûr que non. 

Ici l’homme est pointé du doigt. Et cet homme c’est l’architecte, l’ingénieur en génie civil, ainsi que les autorités telles que la wilaya et ses services annexes comme la Daira , la DUCH et tutti quanti. 

Cela pourrait s’intituler : flagrant délit d’imposture urbaine. Délit, peut-être pas encore dans le code pénal, mais consommé par presque tous les algériens.  

Laisser- aller et laisser faire , bakchich et tchipa…et la bâtisse sort comme un bourgeon avant terme. 

Quand le bâtiment va , tout va,  dit un dicton bétonné . Mais s’agissant de « notre bâtiment », il va carrément  à veau-l’eau, au vu de ce que l’on a constaté  comme saloperie urbaine récemment. 

La pluie s’est arrêtée mais le mauvais temps persiste, a dit la météo…l’automne algérien à des  allures de fin du monde. 

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