La Tunisie s’est dotée la semaine dernière d’une femme Première ministre, en l’occurrence Najla Bouden. C’est la première fois dans le monde arabe, qu’une femme accède à la fonction de cheffe de gouvernement, et si sa nomination sonne plus comme un symbole voire un marqueur notable, beaucoup estiment qu’il faudrait relativiser cette nomination, au vu des immenses prérogatives dont s’est «entouré » le Président Kaïs.
Toujours est-il que le symbole est très fort et vient à point donner des gages sur le plan interne, à tous ceux qui accusaient le Président tunisien, d’avoir confisqué la démocratie via les mesures d’exception prises depuis quelques semaines. Et rassure un petit chouïa sur le plan international.
Complètement inconnue des tablettes politiques, Najla Bouden est docteure en géologie et fonctionnaire de longue date du ministère de l’enseignement supérieur. Et a toujours été en dehors de l’exercice politique proprement dit.
Le Président tunisien a-t-il fait un « coup pour rien » comme on dit dans le jeu d’échecs?
Car toute la classe politique tunisienne s’attendait à ce que le chef de l’Etat, nomme premier ministre, le directeur de la Banque centrale, Marouane Abassi, au profil plus adapté, à la situation en Tunisie. Une Tunisie qui fait face à une profonde crise économique et sociale.
Nejla Bouden première ministre de la Tunisie…La nouvelle locomotive est lancée.
Elle sera encombrée de dialogues de sourds et de phrases toutes faites par le président, dit la rue tunisienne.
Qui sera à bâbord et qui sera à tribord dans cette nouvelle navigation -que d’aucuns estiment- à vue par le Président tunisien?
La question a fait sortir le week- end dernier les tunisiens dans la rue…qui n’a pas manqué de clamer que les « désirs » de Kais Saïed, sont déjà «désordre».
Coup de Com? Appropriation exclusive de tous les pouvoir par le nouveau Rais tunisien?
La nomination d’une femme Première ministre en Tunisie, tangue entre le mélo dérisoire d’une nomination qui détonne et le tragique du peu de choses, qu’elle aura à exercer…comme pouvoir.
Carthage renaîtra-t-elle dans Nejla Bouden ? L’histoire est pour l’instant en mode soubresaut.
