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Dix-neuf personnalités appellent le pouvoir à revoir sa copie

A 48 h de l’échéance électorale

Dix-neuf personnalités nationales dont Ahmed Taleb El Ibrahimi, Ali yahia Abdenour, Ahmed Benbitour, Abdélaziz Rahabi, Ali Benmohamed et des universitaires ont publié hier une longue déclaration à quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote pour les élections du 12 décembre. C’est un texte qui se veut, d’emblée, un appel au calme à l’adresse du pouvoir et de l’opposition. Mais aussi, et surtout, une initiative politique dont l’objectif est de trouver une issue à la crise.

« La poursuite de la mobilisation populaire et sa détermination à satisfaire ses revendications légitimes pour l’instauration de la souveraineté du peuple sur l’Etat et ses institutions indiquent clairement que le processus enclenché le 22 février ne s’est pas seulement limité à l’empêchement du 5ème mandat, mais il s’est étendu au rejet des pratiques ayant conduit le pays à la situation que nous vivons.»

La déclaration a rappelé toutes les initiatives politiques que le pouvoir a refusées.

« Le système politique a répondu au Harak conformément à ses anciennes pratiques, pensant à tort qu’il ne s’agissait là que d’un évènement conjoncturel. C’est pourquoi, il s’est contenté d’orienter les regards vers la lutte contre la corruption pour atténuer la colère populaire.»

Arrivant aux élections, les dix-neuf ajoutent : «la majorité du peuple ne rejette pas de façon absolue les élections présidentielles car sa position s’érige sur de fortes convictions qu’elle partage, d’ailleurs, avec ceux qui se sont montrés au départ enthousiastes. Les uns et les autres ont évalué à sa juste mesure, la réalité du pouvoir. Celui-ci conserve encore sans partage, l’exclusivité de la gestion de la chose politique qui comporte dans son essence une mentalité tutélaire en opposition totale avec la constitution dans la définition même du concept de la souveraineté populaire.»

 « En dépit de toutes ces données qui dénotent clairement une volonté politique de répondre sélectivement aux revendications légitimes du Harak, nous continuerons d’espérer en la possibilité de parvenir à la solution de la crise politique actuelle.  D’où notre appel à la poursuite du Harak, tout en saluant le degré élevé de conscience des manifestants pour leur pacifisme qui, par sa qualité d’acquis civilisationnel, soulève l’admiration de par le monde. En contrepartie, le pouvoir doit prendre les mesures d’apaisement suivantes pour réunir les conditions nécessaires au déroulement libre et transparent du prochain scrutin :

Il faut dire que la position des signataires est claire. Pour aux : «le blocage politique actuel dans lequel se retrouve le pays n’est autre que la conséquence des méthodes d’un pouvoir personnel qui a toujours compté sur la fraude dans toutes les consultations populaires pour proclamer des résultats programmés à l’avance.» il s’agit, donc, d’une « confiscation de la volonté populaire, le renforcement de la mainmise du pouvoir sur la vie politique, et sa persistance à vider les institutions nationales de leurs fonctions vitales.» La mobilisation citoyenne est donc la manière la plus adéquate de retrouver la souveraineté du peuple. Pour eux, les dix –neuf, il n’a pas d’autre issue à la crise que dialoguer, en donnant, au préalable, des gages de bonne volonté. Les signataires avancent les propositions suivantes comme conditions nécessaires à l’aboutissement à un dialogue constructif pouvant aboutir à son tour à un consensus pour le prochain scrutin : •         satisfaction des revendications relatives au départ des symboles restant du pouvoir déchu, et démantèlement des réseaux de la corruption sous toutes ses formes.

  • libération immédiate et sans condition des détenus d’opinion: jeunes et moins jeunes, étudiants et activistes du Harak,
  • respect du droit constitutionnel de manifester pacifiquement, levée de toute entrave à l’action politique, et à la liberté d’expression dans tous les média, notamment l’espace audiovisuel public et privé
  • levée des entraves aux marches populaires pacifiques et à l’accès à la capitale.
  • cessation des poursuites et des arrestations illégales d’activistes politiques.
  • invitation à un dialogue sérieux et responsable de toutes les parties favorables à ces revendications.

Autant nous insistons sur ces mesures préalables pour ouvrir la voie à une solution politique durable, autant nous invitons toutes les tendances du Harak à plus de retenue et de vigilance afin d’éviter tout slogan attentatoire aux personnes et aux institutions, et d’exclure tout ce qui constitue une source de fitna ou de haine préjudiciables à l’unité nationale.

Conclusion : « Nous ne pouvons concevoir la prochaine échéance présidentielle que comme le couronnement d’un dialogue aboutissant à un consensus.»

Synthèse : S.A

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