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Crise entre Belmadi-FAF : l’instance fédérale charge Djamel Belmadi

La Fédération algérienne de football s’est enfin exprimée mardi soir sur l’affaire de la démission de Djamel Belmadi du poste de sélectionneur de l’équipe d’Algérie.

La crise entre le sélectionneur national, Djamel Belmadi et la Fédération algérienne de football continue à alimenter la polémique. Plus d’une semaine après le naufrage  de Bouaké, c’est toujours le flou qui entoure cette question. Qu’est ce qui a motivé l’attitude de Belmadi en refusant d’acter  une séparation pourtant annoncée aux vestiaires quelques minutes après la défaite face à la Mauritanie ?  

Alors que le désormais ex-entraîneur national a quitté le pays en silence, La Fédération algérienne de football (FAF)  a publié, mardi, un communiqué sur cette affaire publié sur son site internet.

Le texte de la FAF n’a pas été tendre avec Djamel Belmadi le désignant comme le principal responsable de la débâcle des Verts à Bouaké.

La FAF a enregistré avec « regret » et « déception » le parcours de l’équipe nationale «peu glorieux, en deçà des attentes du peuple algérien », à la CAN 2023.

Elle a expliqué qu’au « regard des moyens et conditions matérielles mis à disposition par l’État et la fédération algérienne de football, il était « légitime d’en attendre, en retour, des prestations d’une toute autre stature » de la part des camarades de Riyad Mahrez qui n’ont gagné aucun match.

L’Algérie a été tenue en échec à deux reprises par l’Angola (1-1) le 15 janvier et le Burkina Faso (2-2) le 20 janvier avant de s’incliner face à la modeste Mauritanie (0-1) le 23 janvier alors qu’elle n’avait pas besoin que d’un match nul pour se qualifier aux 8èmes de finale de la compétition.

Et c’est la deuxième fois de suite que l’équipe d’Algérie est éliminée au premier tour de la CAN après la débâcle de Japoma au Cameroun il y a deux ans. « C’est là, un échec avéré, douloureux et difficilement acceptable, outre l’échec à la qualification pour la coupe du monde 2022 », a pointé la Fédération algérienne de football. Arrivé à la tête des Verts en août 2018, Djamel Belmadi a gagné la CAN 2019, une année après, et a enchaîné avec une série de 35 matchs sans défaite, avant de concéder trois échecs retentissants en 2022 et 2024.

Après l’élimination au premier de la CAN 2023, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer le départ de Belmadi. La Fédération a indiqué qu’au lendemain de la défaite des Verts face à la Mauritanie,  son président Walid Sadi, a interpellé Djamel Belmadi, à Bouaké, pour « faire le point sur les circonstances de cet échec, où un accord mutuel de résiliation amiable a été convenu ».

Le jour même, Walid Sadi a annoncé la nouvelle dans un message publié sur son compte X (ex-Twitter). L’accord de résiliation amiable devait être scellé à Alger jeudi après le retour des Verts en Algérie. « Les discussions entamées à Bouaké devaient aboutir, le lendemain au retour de la délégation à Alger, à la formalisation de l’accord de résiliation amiable par le sélectionneur et son staff », a expliqué la FAF.

Mais coup de théâtre à Alger. Au siège de la Fédération à Dély Ibrahim, les membres du staff technique de l’équipe nationale ont tous paraphé l’accord de résiliation, sauf Djamel Belmadi. Cette version des faits a fuité dans les médias et la source est désormais connue.

« Tous les membres du staff technique avaient signé l’accord de résiliation amiable, à l’exception de Djamel Belmadi qui s’est, étonnamment rétracté, sollicitant un temps de réflexion supplémentaire, considérant l’accord convenu, dans son volet pécuniaire, en deçà de ses attentes », a poursuivi la FAF.

Quatre jours après ce dernier rebondissement, Djamel Belmadi n’a pas répondu la FAF et « entre-temps, il avait quitté le territoire national », selon le communiqué.

Après avoir donné sa version des faits – en attendant celle de Belmadi, la Fédération algérienne de football revient à la charge, pour charger une nouvelle fois celui qui était surnommé en Algérie le « ministre du bonheur ».

Dégageant toute responsabilité dans la débâcle des Verts à Bouaké, elle a rappelé avoir  « mis tous les moyens » à la disposition de Djamel Belmadi pour réaliser un parcours à la « hauteur de la notoriété » de l’équipe d’Algérie. Mais la FAF a dit avoir enregistré avec « beaucoup de regrets le bilan contraire aux attentes, susceptible d’impacter négativement l’image du football algérien ».

La FAF qui veut en « finir avec la spirale des échecs renouvelés » de l’équipe nationale s’en tient à l’accord entre Belmadi et Sadi.

« Il a été convenu à Bouaké d’une séparation à l’amiable entre les deux parties. Le sélectionneur qui, dans un premier temps, avait marqué son accord sur cette option, n’y a plus donné suite », a ajouté la FAF qui n’a pas abordé le volet financier de cette affaire.

Pour la FAF, qui n’a pas abordé les termes du contrat conclu avec Belmadi en 2022 et qui est à l’origine du conflit actuel, le « silence » et le « départ du territoire national » de Belmadi comme un « refus » et « se voit contrainte de tourner définitivement la page et de se projeter désormais sur un nouveau challenge avec un nouveau sélectionneur et un nouveau staff technique qui seront désignés prochainement. »

La Fédération algérienne de football a dit avoir « pris acte de cette posture regrettable et se réserve désormais le droit d’en tirer les conséquences légitimes », dans donner de détails. « Elle agira en fonction de la protection des intérêts majeurs du football national», conclut le communiqué.

R.S  

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