Les capitales algérienne et russe ont décidé de renforcer leurs liens et leurs échanges. Éloignées de plusieurs faisceaux horaires, les deux cités partagent cependant des valeurs et une profonde amitié qui les rapprochent en dépit de leur grande différence.
Situées, l’une sur la Méditerranée et l’autre au cœur de plaines d’Europe orientale sur les berges de la Moskova, rien ne semble unir les capitales de l’Algérie et de la Russie. Pourtant, les deux cités ont décidé d’établir un pont pour renforcer leurs liens et partager leur expérience.
Le mémorandum d’entente signé hier par Mohamed Abdennour Rabehi, wali d’Alger et Sergei Cheryomin, ministre du Gouvernement de Moscou et chef de son département des Relations internationales et de l’Economie, a identifié plusieurs centres d’intérêts. «La numérisation et l’innovation, la protection de l’environnement et la gestion des déchets, le transport urbain, le trafic routier et la restauration des bâtisses», sont les principaux chantiers de cette coopération.
L’Éducation, la Jeunesse et des Sports et du Tourisme sont aussi des secteurs concernés par le partenariat. «Plusieurs rencontres sectorielles spécialisées sont prévues à l’occasion de cette visite, entre les responsables des deux pays, en présence d’hommes d’affaires afin d’examiner les opportunités d’investissement en Algérie dans de nombreux domaines», selon le wali d’Alger.
De son côté, M. Cheryomin a affirmé que l’Algérie était «un pays ami et un partenaire important qui entretient avec la Russie des relations solides, et nous œuvrons, à travers ce mémorandum d’entente, à les développer davantage». Il a précisé que la délégation l’accompagnant était composée de représentants de grandes entreprises spécialisées, notamment dans la gestion des villes intelligentes et la restauration des vieilles bâtisses, souhaitant transférer leurs expériences en Algérie.
Peuplée de plus de 12 millions d’âmes, Moscou est l’une des plus grandes villes du monde. Après l’effondrement économique qu’elle a vécu à la fin des années 1980 et tout au long des années 1990, elle a repris de la vigueur et s’est ouverte sur le monde. A partir des années 2000, la cité a repris son destin en main et réalisé sa mue d’un espace qui était fortement marqué par l’idéologie communiste à un pôle urbain moderne, même si le cœur est resté fidèle à ses racines historiques et culturelles.
Moscou s’est organisé de telle façon à pouvoir résister aux paquets de sanctions décrétés contre la Fédération de Russie dès le déclenchement de la guerre en Ukraine par les pays occidentaux. La mégalopole continue de vivre et fonctionner comme si de rien n’était, souffrant à peine du départ de plusieurs entreprises européennes et américaines.
Alger, pour sa part, affiche de plus en plus l’ambition de devenir une ville importante du bassin Méditerranéen et du nord de l’Afrique.
Après avoir subi une crise économique à partir du milieu des années 1980 et la violence politique dans les années 1990, la vieille capitale veut reprendre son rang qui a été sérieusement dégradé par la mauvaise gestion durant les années 2000.
La dernière édition du Championnat d’Afrique des nations qu’elle a abritée a clairement montré cette volonté.
Mourad Fergad