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Campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre

La compagne électorale pour l’élection présidentielle se déroule dans des sales fermées, presque à huit clos. Aucune trace, ou presque, des candidats et leurs partisans dans les rues, pas d’affichage non plus, force est de constater que la contre compagne a largement gagné la bataille de la rue. Des fissures dans les équipes de campagnes des uns et des autres commencent à prendre des formes inquiétantes, celle de Tebboune et Ben Flis, notamment.

Abdelmadjid Tebboune

Criminalisation de l’emprise de l’argent sale sur les élections

Animant un meeting populaire à la salle Zénith (Constantine), dans le cadre du 5e jour de sa campagne électorale placée sous le slogan “Engagés pour le changement, capables de le réaliser”, le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune a déclaré “je m’engage, si je suis élu à la tête du pays, à revoir la Constitution pour la consécration de la séparation des pouvoirs et la consolidation des institutions, et pour favoriser la transmission du flambeau aux jeunes”. Il a affirmé, dans le même sens, qu’il s’engageait également à la révision du Code électoral en vigueur pour mettre fin à l’emprise de l’argent sale sur les élections à travers sa criminalisation pour juguler le phénomène de l’achat de sièges aux Assemblées populaires élues. Après avoir souligné “le triomphe” du Hirak du 22 février 2019 à torpiller le projet du 5ème mandat, “qui a failli faire basculer le pays dans le ridicule”, Tebboune a estimé que “le départ de nombre de figures de la scène politique a été le début d’une campagne d’assainissement”.

Tout en appelant au “respect des avis en faveur du boycott de la présidentielle”, le prétendant à la magistrature suprême Abdelmadjid Tebboune a déclaré néanmoins que “nul n’a le droit d’empêcher ces concitoyens de voter”, mettant en garde contre “les risques des transitions qui vont à l’encontre de la démocratie”. Le candidat a, par ailleurs, précisé que son programme électoral comprenant 54 engagements “pose un diagnostic et propose un remède aux problèmes en matière économique, politique et sociale”, affirmant qu’il “fera entrer l’Algérie dans une nouvelle étape en honorant les sacrifices des martyrs et en restant fidèle aux principes de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954”.

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Abdelaziz Belaïd

Ouverture des dossiers en suspens avec les pays voisins

Animant un meeting au Palais de la culture Abdelkrim-Dali, le candidat du Front El-Moustakbal a promis “l’ouverture de tous les dossiers et l’initiation d’un véritable dialogue avec les pays voisins”. “L’intérêt de notre pays est dans l’union des pays du Maghreb arabe et la solution aujourd’hui c’est les regroupements régionaux”, a-t-il soutenu ajoutant néanmoins que “ceci ne saurait être au détriment de l’intérêt suprême de l’Algérie”. Il a expliqué à ce propos que le règlement des dossiers en suspens, “tels que l’ouverture de la frontière avec le Maroc frère est lié à la gestion des affaires de l’Etat où de nombreuses considérations entrent en jeu”.

Les dossiers en suspens “ne concernent pas seulement le Maroc mais tous les Etats africains” voisins, notamment ceux du Sahel, a précisé le candidat, soutenant que la création de zones de libre-échange “se fait dans le respect de l’intérêt supérieur du pays et des affaires internes de chaque Etat. Pour M. Belaïd, “l’avenir de l’économie nationale se trouve en Afrique et l’essor de l’Algérie et du Maroc frères ne se réalisera qu’à travers l’Afrique”.

Après avoir rappelé que “l’Algérie a tous les moyens humains et matériels qui lui permettent de réaliser une renaissance globale et qu’elle compte des hommes loyaux, intègres et compétents capables de la mener à bon port”, le prétendant à la magistrature suprême s’est engagé à oeuvrer pour un saut économique qualitatif en se basant sur l’agriculture et le tourisme. Il a, dans ce cadre, mis en avant l’impératif d’affranchir l’économie de la mainmise de l’administration qui a monopolisé, plusieurs décennies durant, les projets de développement sans résultats probants. M. Belaïd a, par ailleurs, précisé que si les Algériens lui accordaient leur confiance le 12 décembre, il procèdera à un nouveau découpage administratif pour la création de nouvelles communes en vue d’en finir progressivement avec la gestion centralisée et la bureaucratie.

Le candidat a également promis d’engager un dialogue avec les gardes communaux et tous les corps ayant résisté aux affres du terrorisme durant la décennie noire afin d’examiner leurs revendications.

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Azeddine Mihoubi

Ouverture des Zones de libre échange à nos frontières

Le candidat Azeddine Mihoubi a plaidé, jeudi à Tamanrasset, pour le développement de l’activité économique et des échanges commerciaux dans les wilayas de l’extrême sud.

“De grandes opportunités existent pour le développement de l’activité économique et des échanges commerciaux dans les wilayas de l’extrême sud du pays telle que Tamanrasset, des wilayas constituant la profondeur de l’Algérie vers l’Afrique”, a précisé M. Mihoubi lors d’un meeting populaire animé à la maison de Culture de la capitale du Hoggar dans le cadre de sa campagne électorale.

A ce propos, il a appelé au développement du commerce entre les wilayas frontalières et les pays voisins et à la promotion des manifestations économiques dans les wilayas du Sud à l’image de la manifestation du Mougar abritée actuellement par la wilaya de Tindouf.

Le prétendant à la magistrature suprême du pays a indiqué que son programme électoral prévoit la création de zones-libres aussi bien à Deb Deb (Illizi) qu’aux frontières avec la Mauritanie et autres, ce qui ouvrira “de larges horizons au commerce et aux opérateurs et industriels algériens pour acheminer leurs produits vers les marchés africains”. Il a aussi promis de créer une “agence nationale pour le développement du Grand sud” qui sera chargée de concrétiser des projets économiques dans ces régions avec l’aide d’experts et de spécialistes, notamment issus de la région. M. Mihoubi a dit que s’il remportait la confiance du peuple algérien, il s’emploiera à promouvoir les facteurs de développement dans le sud et le Grand sud, notamment par la poursuite de la mise en œuvre de projets infrastructurels d’envergure, à l’instar du projet de ligne ferroviaire reliant Alger à Tamanrasset, la construction de nouvelles routes vers la bande frontalière de cette wilaya, et la réalisation de grands projets en matière d’exploitation du sous-sol de cette région riche en ressources naturelles. Il s’est également engagé, en cas de victoire à la présidentielle, à ouvrir de nouvelles lignes aériennes vers les wilayas de l’extrême-sud.

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Abdelkader Bengrina

Œuvrer à la récupération des fonds détournés vers l’étranger

Le candidat à l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, Abdelkader Bengrina s’est engagé, jeudi depuis Tiaret, à œuvrer à “la récupération des fonds détournés vers l’étranger”, par les individus impliqués dans la corruption, et à “la préservation de leurs entreprises en vue de protéger les emplois”. Lors d’un meeting populaire à la salle Ali Maachi, le candidat du Mouvement El-Bina a estimé que “la dissolution des entreprises nationales et leur attribution aux privés après le licenciement de leurs travailleurs étaient la source même de la corruption”, affirmant que cette politique conduit à l’échec de l’Etat. A

 ce propos, il a promis d’oeuvrer, s’il était élu président de la République, au maintien des entreprises dont les propriétaires sont impliqués dans des affaires de corruption, afin d’éviter le chômage à leurs travailleurs, ajoutant que “si leur culpabilité est prouvée pour corruption, j’œuvrerai à la récupération des fonds qu’ils ont détourné vers l’étrange”. Affirmant être “le candidat du peuple”, Bengrina a clamé “je ne suis ni le candidat de l’Armée ni celui du Hirak, mais je fait partie de ceux qui sont sortis lors du Hirak”, avant de promettre la satisfaction des revendications (du Hirak) “dès le 13 décembre prochain”, s’il était élu président de la République.

“Je suis le candidat de la nouvelle génération et j’aspire à l’édification d’une Algérie nouvelle sans renoncer pour autant à notre authenticité” (…), a-t-il soutenu avant de poursuivre “nous n’avons de conflits avec aucune partie, nous sommes un seul peuple avec la même religion et langue et nous avons un seul pays, voulu par nos Chouhada”.

Lors de son meeting à Tiaret, le candidat du Mouvement El-Bina a déploré l’absence d’un réel développement dans cette wilaya qui recèle des atouts naturels et de grands potentiels humains, estimant que “l’Algérie a besoin, au vu du retard accusé dans plusieurs wilayas, d’un véritable commandos pour booster le développement”. “Les terres fertiles, les ressources en eau, l’expérience et l’expertise sont là, l’Algérie n’a besoin que de citoyens intègres pour la servir”, a-t-il dit.

Le candidat à la Présidentielle s’est engagé, dans ce sens, à la promotion de l’investissement dans cette wilaya, qui connait un grand déficit en matière d’infrastructures, en accordant la priorité au développement local, largement évoqué dans son programme électoral. Par ailleurs, M. Bengrina a accusé des parties, sans les nommer, de vouloir ternir sa réputation en l’accusant de corruption, promettant de répondre en dévoilant de lourds dossiers.

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Ali Benflis

Réformer le système éducatif

Le candidat à la Présidentielle du 12 décembre prochain, Ali Benflis s’est engagé, jeudi à Biskra, à procéder à la réforme du système éducatif à travers “sa modernisation et son développement”. Lors d’un meeting animé au centre ville, M. Benflis a indiqué que son programme électoral comprend des axes importants visant à “procéder à la réforme du système éducatif à travers sa modernisation, son développement et sa numérisation, tout en réhabilitant la famille éducative”.

Dans son programme, M. Benflis propose “d’élargir l’enseignement préparatoire, d’ajouter une année d’étude à cette phase d’enseignement, d’éliminer le phénomène de surcharge des classes, de moderniser l’enseignement secondaire, d’évaluer l’expérience du LMD dans l’enseignement supérieur et veiller à le développer en impliquant les spécialistes”. “La création d’un secrétariat d’Etat pour les personnes aux besoins spécifiques” figure entre autres axes du programme du président du parti Talaie El-Hourriyet qui compte accorder un intérêt particulier aux “catégories vulnérables”.

Au volet de la santé, le candidat à la magistrature suprême promet de “revoir la distribution des centres hospitaliers et des médecins et d’étudier le dossier du service civil, à travers l’ouverture du débat avec les praticiens de la santé”. Pour ce qui est du dossier de la communauté nationale établie à l’étranger, M. Benflis considère que “les compétences algériennes établies à l’étranger ont le droit d’accéder aux postes de responsabilité”.

S’adressant aux opposants à la tenue de la Présidentielle, M. Benflis a affirmé que “ces derniers ont le droit de boycotter l’élection mais doivent aussi respecter l’opinion de l’autre”, ajoutant qu’il croit en l’opinion de l’autre et l’admette “sans exclusive ou fermeture de portes”. Le candidat à la présidentielle a promis, s’il était élu, d’ouvrir le débat avec tous les courants de la scène politique d’une part et de “dynamiser la diplomatie algérienne et de consolider ses relations avec les autres Etats”, d’autre part. Evoquant les spécificités de Biskra qui se distingue par son caractère agricole, le prétendant à la magistrature suprême du pays a souligné le problème d’eau dont souffre cette wilaya, d’où l’impératif “de l’exploiter de façon rationnelle”.

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