“En vrac” par Madjid Khelassi :
Mouloud Hamrouche est, cette fois-ci, sorti de ses sorties épistolaires, et c’est de vive voix qu’il s’est adressé hier ( samedi ) à des centaines de ses partisans venus dans l’espoir de le revoir revenir aux affaires. Et c’est sans langue de bois que l’ex-chef de gouvernement de Chadli a expliqué son refus de participer à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019.
« Même si je suis élu, je ne pourrai rien faire dans les conditions actuelles », soulignant par là un jeu politique plus barbelé que jamais. Ellaab maghlouq…voulait sûrement dire le chef des réformes en nous parlant des choses qu’il ne pouvait pas dire.
En bras de chemise et sur le seuil de sa maison, bon pied bon œil, le teint bronzé, Si Mouloud, comme le surnomme le peuple, n’a pas sauté sur l’occase pour déclarer sa flamme au scrutin du 12 décembre et n’a pas attendu la fin des haricots pour revisiter ses mots.
« Le peuple, qui est sorti le 22 février, a donné une occasion au système, au pays de tourner la page de 30 ans de terrorisme et de corruption. Malheureusement dans les conditions actuelles, ce serait vous mentir si je vous disais que je serai en mesure de réaliser cet objectif ». La foule se fige, les questions fusent sans interdits…C’est une mini arène d’une sorte de démocratie participative.
Urne sans éclaircies ou élections sans clair de l’urne… a voulu dire Mr Hamrouche ? Qu’à ce cela ne tienne ! Mouloud Hamrouche dit ne fermer la porte devant aucune éventualité et souligne la pharaonique et cyclopéenne urgence : « La priorité étant de construire l’Etat algérien » conclut-il.
La foule voulait que Hamrouche dise toute la vérité. Mais n’a-t-il pas tout dit en ne disant pas tout. Réparer l’Etat, le modèle social, et la pratique politique.
Dans ce face-à-face avec une partie de ceux qui croient en lui, le seul dirigeant réformateur qu’a connu le pays ne ferme pas la porte à l’espoir. Tout en insistant qu’en politique toute vérité n’est pas souvent bonne à dire. Que la raison démonstrative est très déraisonnable, la réalité féroce et les théories funestes. Et pourtant, l’ex-chef de gouvernement croit comme personne et vibre à la puissance des destins fusionnels qui lient les hommes de bonne volonté à leur pays. Il termine… « Les horizons sont bouchés, mais si l’occasion se présente à moi pour sauver mon pays, je le ferai sans hésiter »…C’est noté. A très bientôt Si Mouloud.
