L’état vient d’accorder la somme de 405 millions de dinars, soit près de 3 millions de dollars, à l’ENTV, pour l’acquisition des droits de retransmission des matchs de l’équipe nationale algérienne de football, dans son parcours éliminatoire de la coupe du monde 2022 au Qatar.
L’EN disputera -dans cette joute éliminatoire ou qualificative, qui ressemble plus à l’ heptathlon qu’au foot – 8 matchs, soit près de 375 000 dollars le match.
Ah l’Algérie ou plutôt l’État algérien et le foot, voire le système et le foot…Un amour sans faille, presque fusionnel.
3 millions de dollars…une broutille, à côté des à cotés, que rapporte le foot à la paix sociale.
Et puis ne dit-on pas : quand on aime on ne compte pas !
Touchez à tout sauf au foot…C’est en vigueur en Algérie depuis 1962. Avec un bref «stop tout le monde descend», sifflé par Boumedienne, qui ne mesurait pas à l’époque, le poids du foot dans la pérennité du système.
Les Fennecs en route vers Qatar 2022, après la 2e étoile sur le maillot : le pouvoir se fait Epicure amoureux du foot. Et décrète les fennecs garants de l’unité nationale.
Nul sport que le foot, ne résume en un match, une qualif, la comédie ( politique) humaine, quand celle-ci se fait première groupie des verts.
L’athlétisme, le handball, la boxe, le basket et autres sports minorés peuvent à loisir ramener des médailles olympiques à foison, rien n’y fit.
Tout l’honneur est pour le foot. Le foot cache- misère, le foot opium autorisé et encouragé. Le foot anesthésiant général des foules…Seul sport qui nous fait oublier notre présent désastreux, et notre avenir incertain.
Oubliée Oum Dorman, bonjour Qatar 2022…exode des réalités sociales vers El Khalij, et déménagement des préoccupations économiques vers le direct des verts se tuant pour notre bonheur.
Le pouvoir a dû être un éminent metteur en scène dans une vie antérieure…à nos passions footeuses.
Avec le magot des matchs en direct de l’EN, le pouvoir applique à nos vies difficiles, la technique du Cyclorama en nous gavant de foot, de tournette, de la main sur le cœur, et du portefeuille sur crampons.
Bon vent les verts. Pourvu qu’il ne tourne pas.