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Visa Schengen : un vrai parcours du combattant

Obtenir un rendez-vous pour une demande de visa d’entrée en France ressemble actuellement à une mission impossible. L’accès aux formulaires sur les sites des prestataires agréés relève du miracle même pour les intermédiaires officieux.

Des candidats au voyage en France et à d’autres pays de l’espace Schengen attendent depuis des mois pour obtenir un rendez-vous de dépôt de visa. Les sites des prestataires agréés par les consulats de ces Etats s’ouvrent parcimonieusement et parfois à des heures indues. C’est pourquoi plusieurs prétendants se tournent vers des intermédiaires clandestins qui savent guetter les failles pour placer les noms de leurs clients. Certains se sont, paraît-il, équipés de logiciels pour introduire automatiquement, à la moindre opportunité, le nom des demandeurs qui leurs confient leur dossier. Toutefois le stratagème est contrecarré par les fréquentes mises à jour opérées des bases de données par VFS, TLS et BLS.

Des avis croient à une coordination entre les autorités européennes et les agences qui leur mâchent le travail en amont.

Les ressortissants des pays maghrébins ont été sciemment visés par une mesure de restriction de délivrance de titre de voyage du gouvernement français. Mais, il y a quelques mois, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé à Alger la fin de cette décision politique dont le but était de faire pression sur les Etats qui refusent de rapatrier leurs citoyens frappés par une Obligation de quitter le territoire français. Mais le filtre du rendez-vous réduit de facto le flux.

Il faut ajouter à cela, le deuxième sas qui concerne l’acceptation ou le refus décerné par les services officiels de l’immigration suivis par le recours dont l’issue confirme la première sentence.

Les Algériens sont, si on recoupe toutes ces étapes, personæ non gratæ dans l’espace Schengen. En 2022, ils ont réalisé le record du refus le plus élevé au monde.

 Près de la moitié des demandes de visa Schengen formulées par les ressortissants algériens en 2022 ont été rejetées, ce qui fait de l’Algérie le pays avec le taux de refus le plus élevé au monde. Avec près de 50% de rejet, ils se sont devancé les Tunisiens et les Marocains avec 30% des refus.

Pourtant, en termes de volume, avec 400.000 demandes, l’Algérie se classe loin derrière la Turquie avec 770.000 demandes, la Russie (683.000) , l’Inde (671.000), le Maroc (423.000).

Même si la diaspora algérienne résidente ou naturalisée compte parmi les plus nombreuses en Europe, la balance penche en défaveur des Algériens qui veulent juste voyager dans ce continent.

Tout porte à croire que les restrictions qui les ciblent dépassent la crainte d’une ruée migratoire clandestine. Car en l’espace de quelques semaines de responsable politiques de premier plan ont demandé la dénonciation de l’Accord

Ainsi, l’ancien Premier ministre français Edouard Philippe, a demandé, dans un entretien accordé au magazine L’Express, la renégociation de l’Accord de 1968 qui lie l’Algérie et la France sur un certain nombre de questions dont le déplacement des personnes.

La même position a été récemment exprimée par l’ex-ambassadeur de son pays en Algérie, Xavier Driencourt, qui multiplie depuis un certain temps philippiques et quolibets contre les autorités algériennes.

Ali Younsi-Massi 

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