Il a mis le Proche-Orient dans une situation explosive. Il a suscité un mouvement insurrectionnel à l’intérieur d’Israël et encourage maintenant le Hezbollah libanais et le Hamas de Ghaza de s’unir contre l’occupation sioniste.
En Néron des temps moderne, mais dont l’ambition ne dépasse pas celle d’un petit délinquant, Benjamin Netanyahou semble vouloir embraser le Moyen-Orient pour cacher ses démêlés avec la Justice.
Accusé de corruption et d’autres malversations à partir de 2016, il a échappé à la prison à la faveur de son retour au pouvoir. C’est pourquoi, il semble déterminé à mettre la région à feu et à sang, à instaurer une dictature religieuse, raciste et guerrière, à l’intérieur du régime sioniste pour devenir incontournable.
Israël pratique depuis sa création l’expansionnisme, la ségrégation qui rappelle l’Apartheid, la répression sanglante. Il est dirigé maintenant par un extrémiste belliqueux qui profite de sa réélection pour pousser l’idéologie sioniste vers des degrés d’intolérance jamais égalés.
Lancé dans une fuite en avant, atteint d’aveuglement et gonflé d’arrogance, Netanyahou semble avoir perdu le sens des réalités. Pourtant, au tour de Tel-Aviv, les choses sont en train de changer à une très grande vitesse, en particulier depuis la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous les auspices de la Chine.
L’antagonisme, entretenu et amplifié, entre sunnites et chiites est en train de s’estomper au profit d’une coopération entre les deux camps contre l’ennemi commun. Première conséquence : les chefs du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh veulent unir leurs forces contre Israël.
Ce n’est apparemment que le début du retour de flamme qui risque d’affecter le régime sioniste. L’euphorie qui l’a gagnée après l’offre de normalisation qui lui a été faite par plusieurs pays arabes, son isolement au Moyen-Orient et dans le monde va bientôt s’accentuer.
D’un point de vue plus global, le monde est en train de changer radicalement et les Etats-Unis d’Amérique, principal soutien d’Israël, éprouve de plus en plus de difficultés à imposer son hégémonie sur le reste des nations. Par ailleurs, l’opinion publique internationale même en Occident ne supporte plus le traitement injuste et injustifié que fait subir l’Etat sioniste aux civils palestiniens.
A une époque où les pays occidentaux ne jurent que par la démocratie et les droits qu’ils veulent imposer par la force aux autres peuples, leurs ressortissants ne comprennent pas pourquoi ceux-ci acceptent-ils ce qui se passe en Cisjordanie et à Ghaza. Ils n’admettent pas aussi le puissant engagement de leurs gouvernements aux côtés de l’Ukraine pendant qu’ils désintéressent totalement du sort des Palestiniens.
Les actions de Benjamin Netanyahou vont certainement précipiter le déclin de l’autoritarisme israélien et même la disparition de l’entité qu’il dirige puisqu’elle apparaît de plus en plus comme un greffon étranger. Ce système qui ne vit que par la guerre et pour la guerre en dépit de sa taille réduite et ses moyens dérisoires par rapport à ses ambitions semble définitivement condamné par le tribunal de l’histoire.
Ali Younsi-Massi