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Situation pandémique : la vie des Algériens au temps du corona

Comme tous les pays du monde, l’Algérie subit de plein fouet une nouvelle vague de l’épidémie. Même si l’impact de la nouvelle saison se fait moins sentir que lors des précédents épisodes, le quotidien des habitants n’en est pas moins affecté.

Il fait un temps splendide sur toute l’Algérie en ce début d’année. Un ciel pur, un vent froid vivifiant et une lumière éclatante s’y sont donné rendez-vous pour former un tableau idyllique. Une composition qui masque, cependant, une réalité sombre, menaçante faite de sécheresse, d’épidémie, de sensation d’étouffement conjuguée à un sentiment de défaite à la suite de la sortie prématurée de l’équipe nationale de la Coupe d’Afrique des nations.

De tous ces éléments, c’est bien entendu le covid19 qui domine les préoccupations actuellement. La campagne de sensibilisation contre le fléau s’intensifie. Hier, dans un spectacle insolite, une voiture de la wilaya escortée par des véhicules de police a sillonné le centre d’Alger pour avertir les habitants, via une voix amplifiée par un puissant mégaphone, de prendre leurs précautions. Un hélicoptère fait également par intermittences des rotations pour, probablement, mesurer d’en haut les distanciations sociales.

D’autre part, les établissements scolaires et d’enseignement supérieurs qui ont agi comme de véritables incubateurs de contagion ont été fermés quoiqu’avec un peu de retard. Du coup, le virus a eu le temps de se propager à une vitesse affolante.

Plusieurs familles sont touchées par le mal. A cause de la promiscuité qui les caractérise, il suffit qu’un de leurs membres en soit affecté pour le transmettre à un nombre important de candidats. Les symptômes décrits cet hiver sont certes, selon plusieurs personnes qui l’ont contracté, moins dramatique que ceux enregistrés l’été dernier mais on ne sait pas quel stade l’épidémie a atteint.

Le variant Omicron dont les spécialistes disent qu’il est plus rapide mais moins sévère que les souches précédentes a fait une entrée fracassante au pays. Toutefois, on ignore aussi si c’est ce mutant qui prédomine ou s’il dispute la place au Delta qui a été, jusqu’à présent, plus ravageur et meurtrier.   

En tout cas, la crise de l’oxygène qui avait angoissé les patients et leurs familles au mois d’août et de septembre ne se pose pas en ce moment. Il est vrai que les établissements hospitaliers ont été équipés pour répondre à la demande. Les centres de soins, les laboratoires et les pharmacies subissent aussi moins d’affluence que quelques mois plus tôt.

D’un point de vue général, la population semble s’être adaptée à l’épidémie sauf qu’un certain laisser-aller est observable partout, en dépit de la reconduction par le gouvernement de l’arsenal de mesures de lutte contre le covid19.

Les Algériens figurent parmi les peuples les moins vaccinés de la planète mais les chiffres officiels publiés chaque jour laissent penser qu’ils sont parmi les moins touchés. Le tiers seulement des 18 ans et plus, soit la population cible, a reçu au moins une dose alors le taux de couverture de l’ensemble des habitants dépasse de peu 13% puisque les adolescents et les enfants ne sont pas, pour l’instant, concernés par la vaccination.

Depuis peu, les autotests ont fait leur apparition sur le marché. Gratuits en Europe, ils sont vendus 1500 dinars ici. Un prix décourageant pour les personnes aux revenus modestes qui préfèrent ainsi ignorer si elles sont porteuses de la maladie que de consentir cette dépense lourde pour leur budget.

Socialement, la pandémie a eu des répercussions parfois tragiques sur les relations humaines. Les mariages et les fêtes en général ainsi que les funérailles, qui étaient des occasions de rencontres incontournables, suscitent maintenant la méfiance. Pour une société méditerranéenne ancrée dans la tradition, ces interdits sont vécus la mort dans l’âme et s’ajoutent à des difficultés devenues, avec le temps, un lourd fardeau à porter. Vivement, donc, la fin de la phase aigüe de la pandémie, comme le prédit l’OMS du moins pour l’Europe.

Mourad Fergad  

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