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Sécurité régionale : le crime organisé et le terrorisme se nourrissent de la pauvreté

L’Algérie est entourée de pays déstabilisés où prolifèrent le crime organisé et le terrorisme. Deux hauts responsables au fait de ces questions analysent la situation et préconisent des solutions pour lutter contre ces fléaux à l’intérieur du pays et dans son voisinage.

L’Algérie est menacée par des “ennemis” qui “s’infiltrent dans le pays à travers les failles (…) dans la société et pas seulement de l’extérieur”, a prévenu Abdelaziz Medjahed, directeur général de l’Institut national des études stratégiques globales (Inesg).

Dans une allocution prononcée, hier, à l’occasion de la journée d’étude sur le terrorisme, organisée par son institution, le général-major aujourd’hui à la retraite a, en outre, affirmé que “la justice politique, économique, sociale, culturelle et spirituelle est l’épine dorsale de l’Etat qui puise sa force dans cette justice, laquelle conduit à une société harmonieuse et unifiée”.

Ce constat est corroboré par les conclusions, concernant le Sahel, auxquelles est arrivé un autre haut gradé toujours en fonction. Le colonel Mounir Merrouche qui s’exprimait lors du même symposium a estimé que les bandes du crime organisé et les groupes terroristes utilisent en premier lieu les difficultés économiques des populations pour s’assurer leur allégeance.

“Les conflits internes dans la région du Sahel ont conduit les populations à faire allégeance aux bandes du crime organisé ou aux rebelles, en vue de bénéficier des revenus des activités de contrebande ou obtenir la protection”, a-t-il précisé.

Elle en a résulté, selon lui, “un état de chaos qui a contraint des milliers d’individus et de réfugiés à se déplacer anarchiquement”, une situation qui a exacerbé, a-t-il ajouté, le “phénomène de l’immigration illégale”.

Dans son intervention intitulée “Stratégie de la Gendarmerie nationale de lutte contre la criminalité transnationale organisée au Sahel”, le conférencier a révélé que les réseaux mafieux opèrent dans la région du Sahel à travers de nombreux axes. Ils sévissent le long d’un territoire qui va de Niamey et Agadez au Niger à Gao au Mali; une région qui abrite des points de transit et des centres importants d’activités criminelles. Le Triangle des montagnes du Tibesti, dans le nord du Tchad, constitue un autre environnement favorable à la prolifération et “à la propagation des réseaux criminels avec des manifestations de corruption au sein de la communauté locale”.

Le Colonel Merrouche a, en outre, souligné que “les réseaux terroristes n’hésitent pas à s’adonner à toute activité criminelle en vue de financer leurs activités, en imposant des tributs et des frais de transit aux trafiquants de drogue en échange de leur protection”.

Pour prémunir l’Algérie de ces mouvements, le Haut commandement de l’Armée nationale populaire a adopté une stratégie globale en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme, a indiqué l’officier supérieur. La démarche repose, notamment, sur “l’adaptation du déploiement” des unités de garde-frontières, entre autres, la coordination et l’intégration opérationnelle, la modernisation des structures” des unités en faction dans le désert algérien, “la fortification de la bande frontalière par des équipements d’ingénierie et du matériel de pointe, le renforcement de la surveillance des frontières à travers le déploiement d’un système de surveillance électronique et de caméras thermiques et l’intensification des patrouilles de reconnaissance terrestres et aériennes”.

Les efforts internationaux de lutte contre le grand banditisme butent, cela dit, sur de “réels obstacles”, selon l’orateur qui n’a pas précisé la nature de ces difficultés. Il a, pour remédier à cette situation, préconisé la nécessité d’accélérer “la mise en place de nouvelles mesures et dispositions de coopération efficaces et plus inclusives”.

Toute approche efficiente de lutte contre le crime organisé et le terrorisme dans la région du Sahel africain doit, a-t-il dit, “développer les relations économiques et encourager les donateurs à financer des projets de développement à même de contribuer au tarissement des sources de la criminalité”. Un travail qui doit se faire, a-t-il expliqué, dans le cadre d’une perspective régionale basée sur les initiatives multilatérales dans le cadre du Conseil des chefs d’états-majors.

Mourad Fergad

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