Le sous-sol algérien est très riche mais son exploitation demeure insuffisante. La malédiction du pétrole a laissé en friche plusieurs autres filons de ressources naturelles au profit des hydrocarbures.
Le terrain géologique et minéral algérien est d’une extrême richesse, mais une grande partie de ce potentiel reste inexplorée. Le pays, c’est vrai, est connu pour être un producteur pétrolier et gazier. Alors en dépit d’une loi minière alléchante, les investisseurs ne se bousculent pas au portillon. Pourtant, ce ne sont pas les minerais qui manquent. De l’or, de l’argent ; des pierres précieuses et semi-précieuses telles que le diamant, le topaze, le béryl s’y trouvent en quantité considérable. Il faut aussi prendre en compte les métaux de base en particulier le zinc, le plomb, le cuivre ainsi que les métaux ferreux et non ferreux à l’instar du fer et du manganèse.
Le territoire regorge de gisement de platine, de palladium, d’iridium ; de métaux rares, entre autre, le tantale, le niobium, le béryllium et surtout de terres rares très prisées par les nouvelles industries. A noter enfin l’existence de minéraux industriels dont le phosphate, la baryte, la bentonite et la diatomite. Ces filons sont répartis sur toutes les régions. Au Nord dans la chaîne tellienne pas moins de 30 districts minéralisés sont répertoriés. Au Sud-Ouest, dans la chaîne de l’Ougarta, 10 districts, dont le fameux Gara-Djebilet près de Tindouf, attendent d’être pleinement exploités. Ce dernier et celui de Mecheri-Abdelaziz (400 km à l’est de Tindouf), renferment 3,5 milliards de tonnes. Mais ils sont pratiquement abandonnés au regard de leur éloignement.
De l’or à profusion dans le Hoggar
Un groupement d’entreprises chinoises pour l’exploitation serait intéressé par investir dans ce domaine et produire ainsi 12 millions de tonnes de fer par an. D’autres mines de fer se trouvent dans les régions d’El Ouenza, Aïn Témouchent et ailleurs dans le Nord. Il serait trop long de recenser toutes les richesses minières du pays tant elles sont nombreuses et variées. Mais attardons-nous sur celles qui font le plus rêver à savoir l’or, dont on parle beaucoup ces derniers temps, l’argent, les pierres et les métaux précieux.
Avec 121 tonnes de réserves, selon les estimations de l’Entreprise d’exploitation des mines d’or, c’est dans le Hoggar que le potentiel aurifère est le plus grand. La production se fait déjà dans la mine d’Amesmessa mais les quantités extraites demeurent faibles.
Concernant le diamant, la découverte de trois petits diamants dans l’oued Rhumel de Constantine, remontant à 1833, a ouvert l’appétit des chercheurs. Depuis, ils espèrent en trouver mais dans ce domaine, du moins pour l’instant, l’Algérie n’est pas l’Afrique du Sud. Selon le ministère de l’Énergie et des Mines, le diamant algérien se répartit sur le Hoggar, la zone de Reggane et la zone du massif des Eglab.
Ce bref aperçu montre bien que le sous-sol algérien compte parmi les plus riches de la planète (les spécialistes parlent d’un « scandale géologique »). Cela dit, depuis la découverte du pétrole, la paresse et la recherche du gain facile ont conduit les différents responsables qui se sont succédé à la tête du secteur n’ont pas valorisé les autres ressources. Résultat, l’économie du pays est quasi exclusivement dépendante de l’exportation des hydrocarbures.
Mohamed Badaoui