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Pour assurer sa sécurité alimentaire : ‘’l’Algérie doit reconstruire une économie forte ‘’

La pandémie du Covid-19 a mis à mal les économies du monde entier. Dans les pays développés, des segments entiers de l’économie sont en crise; cela s’est accentuée avec le conflit russo-ukrainien. L’Algérie n’est pas en reste avec les chocs sanitaire et alimentaire qui ont heurté fortement son économie déjà fragilisée par l’absence de vision macroéconomique. C’est ce qu’a affirmé, hier, l’économiste et expert international en macroéconomie, Abdelrahmi Bessaha, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne. L’intervenant estime que ‘’l’Algérie doit reconstruire une économie forte pour maintenir sa sécurité alimentaire, son indépendance géostratégique et assurer la prospérité de la population’’, indiquant que l’économie mondiale, qui commençait à peine à se reprendre après la crise du Covid, doit encore subir le choc du conflit entre l’Ukraine et la Russie, avec pour conséquence, dit-il, une inflation record, notamment sur les produits énergétiques et les matières premières. L’analyste explique  que ‘’les banques centrales des pays développés n’ont pas su saisir le caractère structurel de cette inflation, induite par une forte demande et des problèmes au niveau de l’offre’’.  Selon l’expert qui s’appuie sur les analyses de spécialistes, «cette inflation, induite par la tendance haussière du pétrole et le cours des céréales, pourrait durer jusqu’en 2023, le temps d’aplanir tous les obstacles structurels à la reprise d’une production qui pourrait satisfaire la demande ‘’. L’expert relève que la guerre en Ukraine a montré les fragilités du vieux continent dont le problème lié à ‘’l’approvisionnement en énergie et en produits alimentaires’’, ajoutant que ‘’l’impact sur l’Europe dépendra de la durée du conflit’’. Cela pourra, éventuellement, estime M. Bessaha, conduire à un risque d’une récession de l’économie en Europe, si le conflit perdure. Il est évident que les pays en voie de développement seront ”les victimes collatérales dès lors qu’ils sont doublement impactés par la hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires et feront, eux aussi, face à un ralentissement de la croissance”, prédit l’expert. Dans le cas de l’Algérie, il relève que les gains engrangés grâce à la hausse des prix du pétrole seront consommés par les importations.

Ce conflit est loin de sonner la fin de la suprématie du dollar sur l’économie mondiale, prévient M. Bessaha, précisant toutefois,  que ‘’la part du dollar dans les réserves de change mondiales est passée de 71%, en 2000, à 59% en 2021 ‘’. Pour autant, selon l’économiste, ‘’le dollar reste, pour l’instant, la monnaie de réserve internationale la plus utilisée, tout simplement parce qu’elle reflète la force de l’économie américaine et de son système financier international’’.

 Soulignons que Abdelrahmi Bessaha, après avoir exercé en Algérie durant la période 1971-1975 et 1982-1989 dans les domaines diplomatique, académique, industriel et bancaire, a rejoint le staff du FMI (Fonds monétaire international) à Washington, en juin 1990. Au niveau de cette institution, il a travaillé sur de nombreux pays en Afrique, Moyen-Orient, Asie, Europe, Amérique du Sud et Caraïbes.

 F. B-H.

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