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Pomme de terre : qui est derrière les fréquentes pénuries ?

Ces derniers mois, le pays vit au rythme de la flambée des prix des denrées de base, et des récurrentes pénuries qui pèsent sur la ménagère, telles l’huile, le lait, la semoule, ou encore la patate qui alimente les débats des ménages, notamment les faibles bourses.

Cette dernière occupe une place dominante dans le couvert du consommateur algérien. Le prix de la patate joue au yoyo. Ecoulée à 140 DA le kg, il y a à peine 3 mois, la pomme de terre amorce une baisse de prix rapide avant de flamber à nouveau ces derniers jours, atteignant les 140 DA dans certaines wilayas comme Tipasa.

Une hausse qui mettent en rogne la ménagère non sans laisser entrevoir l’inefficacité des pouvoirs publics qui mettent en avant le ‘’complot’’ de certains lobbies qui touchent à la sécurité alimentaire du pays.

Cela étant, ni le département de l’agriculture, ni celui du commerce et de la promotion des exportations n’arrivent à réguler le marché de la pomme de terre. Les mécanismes censés prévoir cette récurrente crise pour la circonscrire semblent ne pas fonctionner, comme le système de régulation des produits agricoles de large consommation (SYRPALAC).

Pour parer à cette crise, un programme d’importation de 100 000 tonnes de pommes de terre est prévu et ce, en prévision du mois de ramadhan, pour casser les prix.

Le directeur de l’organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani, a révélé que des opérations exceptionnelles sont utilisées pour importer des pommes de terre afin de contrôler leurs prix. ‘’ll a été convenu, indique-t-il, d’importer 100 000 tonnes de pommes de terre, mais il y a une opération d’urgence pour en introduire 30 000 tonnes dans un premier temps au cours des prochains jours, compte tenu de l’approche mois de ramadhan.

Difficile à saisir pour un pays (l’Algérie) qui, classé parmi les vingt plus gros producteurs de patates au monde, soit 5 millions de tonnes par an, se trouve – une nouvelle fois – dans l’obligation d’en importer.

Selon l’économiste Mohamed Achir, cette crise est à imputer à ‘’l’absence de chaîne économique régulée et organisée par les autorités. L’Etat doit tenir compte du fait qu’il s’agit d’une économie de cycle, c’est-à-dire instable, où l’on enregistre parfois des abondances de production et d’autres fois, des pénuries», avait-t-il expliqué, il y a quelques mois. Les agriculteurs locaux pointent du doigt les pouvoirs publics.

Selon eux, il s’agit en partie de la réduction des surfaces cultivables de 50% à cause du manque de lieux de stockage, ce qui a poussé de nombreux cultivateurs à recourir aux chambres froides louées à 800.000 dinars par mois, obligeant les producteurs, puis les revendeurs, à vendre plus cher’’. Rappelons que selon un rapport de 2018, l’Algérien consomme une moyenne de 110 kg/an de pomme de terre, soit trois fois la moyenne mondiale, qui est de 31 kg.

O . Agadir

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