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Paysage politique : l’initiative de Tebboune se précise

Alors que les «analystes» ont largement spéculé sur la nouvelle initiative dite du rassemblement, annoncée le 3 mai par une dépêche de l’Agence officielle de presse (APS), le président de la République s’est, finalement, exprimé sur la question.

Abdelmajid Tebboune a mis révélé, lors de sa rencontre avec les membres de la communauté algérienne en Turquie, la tenue dans les semaines à venir d’une «rencontre inclusive des partis politiques» et ce, suite aux rencontres individuelles tenues récemment avec les chefs de partis, soulignant que ces rencontres avaient permis de débattre et d’évaluer plusieurs questions.

Le but de la rencontre, et donc de l’initiative, est «la création d’un front interne soudé.»

Dans la dépêche de l’APS, Tebboune est qualifié de «président rassembleur». «Sa main est tendue en permanence à tous, sauf à ceux qui ont franchi les lignes rouges et largué les amarres avec leur patrie», lit-on.

Dans les jours qui ont suivi la publication de ce texte, six responsables de partis politiques, tous représentés à l’Assemblée populaire nationale, à des degrés différents, ont été reçus à la présidence de la République. Il semble que Abdelaziz Rahabi, qualifié de personnalité nationale, a fermé la liste de ces rencontres.

Aucune autre formation politique n’a été reçue ni appelée à être conviée, semble-t-il, dans les jours à venir.

La formule d’invitation pour la prochaine rencontre ne donne, cependant pas, l’impression qu’elle ferme la porte aux partis dits de l’opposition. Mis à part le RCD, qui déclare ne pas croire à l’initiative, la majorité de l’opposition, toutes tendances confondues, observe le wait and see.

Avant même que les contours de l’initiative ne soient esquissés, plusieurs partis, traditionnellement proches du pouvoir, ont annoncé officiellement leur adhésion à la «démarche de rassemblement». Il s’agit du FLN, du RND et de TAJ. Les deux premiers partagent avec le parti islamiste du MSP, la majorité parlementaire.

Suite à sa rencontre avec le Président, le président du parti Jil Jadid, Djilali Soufiane, a déclaré que «l’Algérie sort à peine d’une longue période de déstructuration de l’Etat et d’une dégradation très profonde de tout le système de gouvernance. Reconstruire le pays ne va pas se faire sans douleur. C’est pour cela qu’un consensus est nécessaire.» Est-ce une manière d’exprimer son adhésion à une démarche de «réconciliation» sans, toutefois, constituer un blanc-seing ?

Le chef du MSP, Abderrazak Mokri, n’a rien déclaré de significatif qui puisse expliciter le fond de sa pensée concernant les projets politiques de Abdelmadjid Tebboune. Reçu en qualité de personnalité nationale, l’ancien ministre Abdelaziz Rahabi a, le mieux décrypté les idées du Président.

Il s’agit «essentiellement, a-t-il déclaré, de la nécessité de constituer un front interne fort » et l’instauration de la « culture de la concertation et du dialogue » pérenne entre l’exécutif, les syndicats, la société civile et les personnalités indépendantes.

Alors que dans une tribune, l’ancien diplomate a demandé que l’initiative du Président gagnerait à être explicitée, il semble que sa rencontre avec Tebboune lui a montré le chemin, en indiquant avoir ressenti chez le Président la volonté d’ouvrir quelques chantiers économiques, et qu’il travaille pour « constituer un front interne fort » et cristalliser un « consensus national autour de la politique interne, la politique étrangère ainsi que la politique de défense de l’Algérie.»

Abir Najri

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