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Non aux élections, non aux lois de finances et des hydrocarbures

34 vendredi du Mouvement pour le changement

Alger renvoie, ce 34e vendredi du mouvement citoyen pour le changement, la même image des vendredis précédents. Les barrages de la gendarmerie et de la police ceinturent la ville. L’accès est toujours interdit aux véhicules immatriculés hors wilaya. 

Au centre-ville, la présence des forces de sécurité est impressionnante. Leur attitude plutôt calme tranche, cependant,  avec celle affichée mardi dernier avec la marche des étudiants. Hier, les policiers se sont contentés de baliser les itinéraires et d’observer le mouvement de la foule, parfois même, nonchalamment…signe de fatigue et de lassitude.

Il est vrai que la violence pratiquée mardi a été largement dénoncée, mais, comme ont relevé à juste titre certains observateurs, l’utilisation de la force est plus facile contre le nombre réduit des étudiants (quelques milliers) que contre les centaines de milliers de vendredi.

Pour ce qui est de la journée d’hier, le schéma est le même. Dès la fin de la prière, trois principaux cortèges s’ébranlent pour se rejoindre aux environs de la Grande poste. Le premier  démarre du haut de la rue Didouche-Mourad, le deuxième de la place du 1er Mai  et le troisième de Bab El Oued via la rue Asselah-Hocine.

Les slogans n’ont pas changé dans le fond. Ils expriment toujours un refus catégorique des élections telles qu’elles sont conçues et organisées par le pouvoir en place. «Pas d’élections,  ya isabette» peut-on entendre, ou encore « le peuple souverain a décidé, nous ne nous arrêterons pas.»

Nombreux sont les manifestants qui revendiquent la libération des détenus d’opinions et appelant le pouvoir à  lâcher du lest.

Dans la forme, c’est un florilège de chants, de boutades, de youyous, de proverbes et autres scènes d’art populaire exprimant le ras-le- bol de la société.

Pour ce vendredi, beaucoup de slogans dénoncent la loi de finance 2020 et la nouvelle loi sur les hydrocarbures.  Le 34e vendredi intervient à deux jours de l’examen par le Conseil des ministres de ces deux projets importants : la Loi sur les hydrocarbures et la Loi de finances 2020. Les deux textes contiennent des dispositions jugées trop favorables aux compagnies étrangères. Plus grave encore, ces textes ont été préparés par un gouvernement censé gérer les affaires courantes.

«Non seulement, ils nous narguent avec leur ersatz d’élection, ils viennent rajouter des lois scélérates engageant l’avenir du pays… trop c’est trop,» s’est exclamé un jeune.

Courbe descendante

Même si la mobilisation reste importante, même si des milliers de citoyens, hommes, femmes, enfants, vieux, jeunes et moins jeunes, continuent à sortir tous les vendredis, exprimant leur refus d’un système corrompu, force est de constater que le Hirak est dans une courbe descendante. Indéniablement, la fougue des premières semaines a baissé.

Il est même tentant de dire que le mouvement est d’ors et déjà livré à lui-même. Les voix des activistes se font de plus en plus discrètes. Il est rare de croiser ces mêmes activistes battant le pavé comme ce fut le cas les premiers vendredis. L’heure est peut être aux conciliabules et aux négociations?

Les appels précédant les marches, eux, se font, eux aussi, de plus en plus rares. Les partis politiques d’opposition, qui ont annoncé leur participation aux présidentielles, ne sont plus concernés par El hirak. Il est même facile de les imaginer jouer contre la poursuite de la mobilisation. Il n’est pas dans l’intérêt de Tebboune, Benflis, Belaid… et tant d’autres de voir le peuple sortir toutes les semaines dénoncer la tenue d’élections auxquelles ils sont partisans.

Les  données actuelles ne permettent cependant pas de tirer des conclusions. Beaucoup de pièces manquent au puzzle. Il faut encore attendre…

Hamma Sadek  

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