La venue de BHL dans l’ouest libyen, samedi, a déclenché la controverse. Le philosophe français était très impliqué dans la décision française d’intervenir contre Mouammar Kadhafi en 2011.
Selon des sources locales, BHL a atterri samedi à bord un jet privé à l’aéroport de Misrata, à 200 km à l’ouest de Tripoli. Sur le programme de visite publié par des médias libyens, dont l’authenticité n’a pas pu être vérifiée, BHL devait rencontrer plusieurs responsables locaux et députés à Misrata avant de visiter la ville de Tarhouna (Ouest) pour enquêter sur des charniers découverts dans la ville, après le départ des troupes du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est du pays.
BHL devait être reçu dimanche par Fathi Bashagha, ministre de l’Intérieur du Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU et basé à Tripoli.
« Ici en tant que journaliste »
Intervenant brièvement sur la chaîne libyenne pro-GNA Libya Al-Ahrar, BHL a indiqué être venu en Libye « en tant que journaliste » pour un reportage pour le quotidien américain Wall Street Journal.
Après son engagement auprès des rebelles en 2011, BHL a perdu de son aura et est devenu persona non grata pour de nombreux Libyens, notamment pour son activisme en faveur d’une intervention internationale en 2011, menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
L’opposition à sa visite par une grande partie de l’opinion publique dans l’Ouest libyen est motivée aussi par les accusations du GNA contre la France soupçonnée d’avoir appuyé l’offensive de Haftar contre Tripoli, ce dont Paris se défend.
Samedi, des groupes pro-GNA ont affirmé avoir empêché le convoi de BHL d’entrer à Tarhouna, à 65 km au sud-est de Tripoli, et dernier fief des pro-Haftar dans l’Ouest.
Il a également retweeté une vidéo montrant son convoi pris à partie et publié un message qualifiant de « voyous » ceux qui ont essayé de le bloquer. « La vraie police libyenne protège la presse libre », a-t-il ajouté.