Le Maroc a fini, ce lundi, par réagir à l’offre d’aide de l’Algérie. Le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a accueilli favorablement la proposition de l’Algérie d’envoyer des secouristes.
Selon des sources médiatiques, M. Ouahbi a déclaré : «Nous accueillons favorablement l’aide algérienne, mais en coordination avec le ministère des Affaires étrangères».
Toujours est-il que cette réponse reste ambiguë. Car, au lieu d’aller vite en besogne, le ministre marocain pose une condition pour le moins incompréhensible.
A l’heure où nous mettons sous presse, les autorités algériennes n’ont pas réagi aux déclarations du ministre marocain. Jusqu’à hier soir, les équipes de secours algériennes n’ont pas quitté le sol national.
Dès samedi matin, l’Algérie a affiché sa solidarité avec le peuple marocain et s’est dite disposée à envoyer des secours et de l’aide humanitaire en cas de demande du gouvernement marocain. Elle a aussi annoncé l’ouverture de son espace aérien aux avions marocains transportant des blessés.
Dimanche, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a réitéré l’offre de l’Algérie et a détaillé la nature de l’aide envisagée: une équipe de secouristes de la Protection civile et du matériel d’aide d’urgence (tentes, lits de camps, couverture…) C’est dire que l’Algérie a, véritablement, tendu la main au peuple marocain.
Le ministère marocain de l’Intérieur a indiqué hier que 2 681 personnes ont perdu la vie dans le violent tremblement de terre qui a frappé le pays. Les images montrant l’étendue de la catastrophe se bousculent sur les réseaux sociaux. Des vidéos filmées par des survivants montrent des situations insoutenables comme celle d’un enfant, le visage couvert de sang, pleurant la disparition de toute sa famille. Sur beaucoup d’autres séquences filmées, on voit des sols jonchés de cadavres, de pauvres villageois balayer, les mains nues, autour de leurs masures en ruine.
Justement, le terrible séisme a frappé un arrière-pays très pauvre, difficile d’accès, des constructions primitives de terres cuites.
Alors que la population de cette région attend, depuis samedi, l’arrivée des secours, les autorités marocaines ferment le pays à l’aide internationale.
Jusqu’à dimanche matin, seuls le Qatar et l’Espagne étaient officiellement sollicités, soit deux pays avec lesquels le royaume entretient de bonnes relations.
Dans l’après-midi, la presse européenne a rapporté que deux autres États ont reçu une demande formelle des autorités marocaines, le Royaume-Uni et les Émirats arabes unis.
Cette attitude des autorités du royaume a laissé les analystes perplexes. Le Makhzen cherche-il à cacher la misère du pays profond.
Selon certain, le Maroc ne souhaite pas paraître aux yeux du monde comme un pays sous-développé qui reçoit l’aide internationale.
Sid Ali