Le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab a annoncé, jeudi à Alger, que des négociations étaient en cours avec des sociétés étrangères pour le lancement de plusieurs “méga-projets” dans le domaine de la pétrochimie.
Lors d’une séance plénière du Conseil de la Nation, consacrée aux questions orales, M. Arkab a souligné que des négociations étaient en cours avec des partenaires étrangers autour de plusieurs projets, dont celui du complexe de craquage du naphta et du gaz de pétrole liquéfié (GPL) avec une capacité de production de 1 million de tonnes/an qui sera réalisé dans la zone industrielle de Skikda, et le complexe de production du méthanol et ses dérivés prévu dans la zone industrielle d’Oran.
Répondant à la question orale du sénateur Moumen el Ghali sur les causes du retard accusé dans la réalisation des usines de pétrochimie, le ministre a souligné que “les investissements en pétrochimie se poursuivent”, citant “des méga-projets susceptibles de contribuer dans une large mesure à la valorisation des ressources énergétiques du pays”. Il a reconnu, néanmoins, que certains méga-projets accusent un retard en raison de leur nature “complexe” qui exige de long délais de réalisation et une haute expertise technologique, dont dispose un nombre réduit de compagnies étrangères, et partant ils ne sauraient être réalisés qu’en partenariat avec ces dernières.
Face à ces difficultés “la maturité des projets et les négociations y afférentes exigent des délais de réalisation importants allant de 2 à 3 années”, affirme le ministre. –Sonatrach lance deux projets pétrochimiques à Arzew et Skikda– A ce propos, il a annoncé le lancement de la réalisation d’un projet de deux unités, pris en charge par Sonatrach, pour la production de substances pétrochimiques nécessaires à l’industrie nationale, à savoir une unité de production de 200.000 tonnes/an de méthyl tert-butyl éther dans la zone industrielle (ZI) d’Arzew en sus d’un complexe de production de 100.000 tonnes/an d’alkybenzène linéaire au niveau de la ZI de Skikda.
Quant au premier projet, les études architecturales fondamentales ont été achevées.
L’appel d’offres pour la sélection du promoteur a été lancé en mars dernier, selon M. Arkab. S’agissant du deuxième projet sis à la zone industrielle (ZI) de Skikda, les études architecturales ont été effectivement lancées, selon le ministre qui a indiqué que “toutes les ZI seront mobilisées pour assurer un lancement rapide des projets relatifs à l’industrie pétrochimique”.
Arkab a rappelé la réalisation d’une unité de production d’une capacité de 1,3 million de tonne/an d’ammoniac et de 2,3 millions tonne/an d’urée à Arzew (Oran) dans le cadre d’un partenariat entre le Groupe Sonatrach et le Groupe Bahouane d’Oman outre la réalisation d’une nouvelle usine à Arzew “Sorfert” créé au titre d’un partenariat entre Sonatrach et la compagnie hollandaise “OCI” d’une capacité de 1,5 million de tonne/an d’ammoniac et 1,1 million de tonne/an d’urée.
A la faveur de ces deux usines importantes, la capacité de production actuelle de l’Algérie en matière d’urée a atteint 3.448.500 de tonnes/an, précise le ministre. Il a également souligné que le Gouvernement avait décidé, dans le cadre de la réduction de la facture d’importation, la limitation de l’importation de cette substance (urée), produite en quantité suffisante pour la couverture des besoins du marché national et même son exportation.
Les réserves de phosphate à plus de 1,6 milliard de tonnes
Concernant les grandes réserves géologiques de phosphate, le ministre a affirmé qu’elles constituaient “une véritable opportunité pour développer l’industrie minière et de traitement à haute valeur ajoutée”, rappelant deux projets en cours de réalisation à savoir “le projet complémentaire de phosphate” et “le projet de fabrication des produits de phosphate pour la nutrition animale et végétale”. L’ensemble des réserves exploitables disponibles calculées conformément aux normes internationales “JORC” par rapport aux deux projets s’élève à 1,659 milliard de tonnes.
Le ministre a annoncé la signature de conventions de partenariat pour la construction de deux complexes pour l’extraction de l’hydrogène de propane et la production du propylène. En réponse à une question du membre Mustapha Djeghdali relative à la fiscalité pétrolière, M. Arkab a indiqué que la valeur de la fiscalité pétrolière payée en 2020 s’élève à 1,852 milliard de DA, une baisse de près de 31,3 % par rapport à 2019 où elle s’élevait à 2,696 milliards de DA. La baisse de la fiscalité pétrolière en 2020 est due à la crise sanitaire de par le monde, à l’origine de la chute des prix du pétrole.
A une autre question sur la nomination des cadres dans la société Sonatrach, le ministre a rappelé que le groupe fait face depuis 2010 à une instabilité au niveau du staff dirigeant en général, précisant que les changement intervenus sont liés généralement au départ à la retraite, à l’occupation de postes à l’étranger ou à l’implication de certains responsables exécutifs dans des affaires traitées par les tribunaux. Pour ce qui est du changement opéré en mars 2020 pour injecter du sang neuf dans la société, il a été procédé à la formation d’une nouvelle équipe dont la moyenne d’âge est de 52 ans parmi les responsables exécutifs dans la société, avec une expérience de plus de 25 ans, connus pour leur compétence, professionnalisme, fidélité et probité et diplômés des universités algériennes, lesquels ont suivi une formation complémentaire hautement spécialisée dans les universités étrangères, a fait savoir M. Arkab.
R.E