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Gouvernement d’Union nationale et turques cherchent le soutien d’Alger

A l’approche de la rencontre de Berlin sur la Libye

Le jour même où le président turque, Recep Tayyip Erdogan, annonce le début d’un déploiement militaire en Libye, son ministre des Affaires étrangères débarque en Algérie. De son côté, Fayez El-Serraj, le chef du gouvernement d’Union nationale libyen, et son ministre des Affaires étrangères atterrissent à Alger.

La Turquie se trouve être le seul pays qui affiche son soutien militaire direct au gouvernement libyen, reconnu par la communauté internationale. Alors que dans le bourbier annoncé en Libye, plusieurs puissances étrangères sont impliquées d’une manière ou d’une autre. La France, l’Italie, la Russie, les USA, l’Egypte, côté arabe, et surtout les Emirats arabes unies. Sur le terrain, des mercenaires et surtout des milices, bref, une sorte de multinationale de la guerre, financée par les grandes puissances active en Libye pour le compte du général Khalifa Haftar, le maitre de Benghazi.

L’Algérie, selon les dernières déclarations de son ministre des Affaires étrangères, se tient à équidistance des parties en conflit et appelle, à chaque fois, au dialogue, seule voie de sortie de crise. Ce que Haftar n’entend que d’une seule oreille. Enivré par ses acquis militaires, il voit la route de la conquête s’ouvrir à lui. Les exhortations de l’ONU ne pesant plus rien.

La dernière manœuvre de Fayez El-Serraj pourrait, cependant, stopper l’élan du Général et l’obliger à réviser sa copie. Déjà, ses troupes trouvent, ces derniers jours, de plus en plus de difficultés à avancer, alors qu’il a, maintes fois, annoncé que Tripoli ne tarderait pas à tomber.

Toujours est-il que le soutien turque ne saurait être efficace sans une couverture aérienne. Un objectif difficile à assurer sans l’appui d’un pays voisin de la Libye, telle l’Egypte, la Tunisie ou encore l’Algérie. Il se trouve que l’Egypte est de l’autre côté de la barricade. Le président turque a choisi la Tunisie. Il parait qu’il a essuyé un non catégorique de la part des autorités tunisiennes. Ses derniers ne veulent pas d’une base turque sur leur territoire.

A l’heure où nous mettons sous presse, rien n’a filtré de l’objectif officiel de la délégation turquo-libyenne en Algérie. Selon un communiqué de la présidence de la République, cette visite “s’inscrit dans le cadre des concertations permanentes entretenues avec les frères libyens et permettra d’échanger les vues sur l’aggravation de la situation en Libye et d’explorer les voies susceptibles de surpasser cette conjoncture difficile”.

Mais, il est clair qu’il s’agit d’une sollicitation de soutien, voire d’une forme bien précise de soutien… Turcs et Libyens savent que l’Algérie n’engagera, jamais, son armée hors de ses frontières. Cette forme de soutien pourrait se limiter à quelque aide comme une facilitation aux avions turques de se poser et de décoller du territoire algérien et de se ravitailler en carburant… Cela, en tout cas, représente la seule chance aux forces turques d’opérer avec un tant soit peu une sécurité aérienne. Cependant, difficile d’imaginer les autorités algériennes répondre positivement aux sollicitations turques après le refus tunisien, même si stopper Haftar et le contraindre à la négociation, lui et ses alliés, arrange beaucoup Alger.

Alger qui sera, fort probablement, représentée à la rencontre de Berlin sur le problème libyen par le président Tebboune, qui vient de recevoir une invitation officielle de la part de la chancelière allemande. L’Algérie est, en effet avec l’Egypte et la Tunisie, parmi les pays les plus concernés par le conflit libyen. Un embrasement de la région toucherait notre pays en premier lieu. La présence du Président à la rencontre de Berlin ne saurait être du genre protocolaire.

Hamma Sadek

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