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“En vrac” par Madjid Khelassi : les ex cigares de la First Class

La compagnie Air Algérie, en grandes difficultés, aurait demandé à l’Etat une aide financière de 750 millions de dollars pour pouvoir bien re-décoller .

«Les lourdes charges incompressibles supportées par l’entreprise Air Algérie (masse salariale, l’entretien des avions, et les dépenses en devises), hypothèquent les opportunités de développement de cette entreprise et menacent son avenir. Cette situation a incité l’entreprise à réclamer l’aide urgente de l’Etat», a déclaré le ministre des transports, à l’issue d’une réunion avec le PDG et les cadres d’Air Algérie.

Le constat est sans équivoque…mais pas que. Car d’autres raisons peuvent disputer la faute… au prétexte sanitaire, à savoir une pléthore du personnel unique dans l’aviation civile mondiale.

10 000 employés pour 50 avions : cela fait un effectif de 200 bonhommes pour un seul coucou. Rajoutez à ce non-sens, les frais des agences à l’étranger et de leur personnel…et la ceinture est bouclée. 

Air Algérie où les ailes du délire, d’une compagnie jadis aux premières places des compagnies aériennes. 

Et puis vint un déclin progressif : sureffectif, valse des managers, et billets gratuits pour toute une faune aussi hétéroclite que profiteuse. Et vint aussi la pandémie et ses dommages collatéraux . 

Et  voilà que jeudi dernier, le PDG met tout sur la table, pour que l’Etat soit au courant du spectre de la faillite. 

Grandeur et décadence…Face à un tel chaos des perspectives, on est un peu ému, même si on a toujours payé le billet d’Air Algérie, trois fois plus cher, que chez d’autres compagnies. 

De la Caravelle au Boeing 767, des cigares de la First class aux bonbons de la dèche…la déroute est cinglante. 

«Nous vous espérons satisfait de ce vol et souhaitons vous retrouvez  sur les lignes d’Air Algérie», dit la voix éthérée  de l’hôtesse…qui se perd dans le cliquetis des ceintures de sécurité, qui s’ouvrent avant l’atterrissage. 

Septembre 2021…une compagnie se meurt dans le souvenir des grâces enfuies. 

C’est peut-être un mal pour un bien. Il faut se refaire, dégraisser le mammouth volant, s’adapter, se «low-coster», et reconstruire cette ex si belle compagnie, que nous avons tant aimé. A moins que certains l’ont  déjà démantelé ? Le diable est plus que jamais dans les airs.  

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