La déclaration :
“Devant l’aggravation de la situation née de la pandémie du Coronavirus, de l’augmentation quotidienne du nombre de cas positifs, et des prises de position inquiétantes constatées vis-à-vis du sacrifice du mouton, les représentants du collectif des Professeurs en sciences médicales se sont réunis ce jour mercredi 15 juillet 2020 (23 dhou el qida 1441) pour y apporter leur contribution.
Les piliers de l’Islam au nombre de cinq sont les devoirs que tout musulman doit impérativement appliquer : la Chahada (ou Profession de foi), Essalat (Prière), la Zakat (l’aumône légale), saomou ramadan (le jeûne) et le Hadj (ou Pèlerinage à la Mecque) pour ceux qui peuvent se le permettre.
Ces devoirs ne sont pas explicitement soulignés dans le Coran , mais rapportés dans un hadith prophétique tel que rapporté :
– Par l’Imam Mohamed Al-Boukhârî dans son ouvrage de référence compilant les actions et les enseignements oraux de notre Mohamed (qlssl) : SAHIH El-BOUKHARI
– Ainsi que par Abû El Hussein Muslim dans sa Collection Authentique appelée également SAHIH MUSLIM.
La pandémie connaît actuellement une très forte hausse des contaminations et des décès qui va en s’aggravant depuis les relâchements du ramadan, de l’Aid El fitr et du deconfinement peut-être trop précipité. Ce qui nous impose à tous, aujourd’hui, le respect le plus strict des mesures barrières, notamment de distanciation physique, car quelques soient les conseils que l’on pourrait prodiguer, l’achat du mouton dans des marchés collectifs, son transport à plusieurs, son sacrifice et sa consommation sont toutes des occasions qui vont favoriser les fortes affluences et regroupements qui vont exacerber la situation pandémique
Avant ce jour, le peuple algérien a accepté de nombreux sacrifices. Tout comme durant notre illustre lutte de libération, il a fait preuve d’une solidarité exemplaire. Depuis maintenant cinq mois il a accepté, en toute conscience et responsabilité, la fermeture temporaire des mosquées pour éviter le risque de contamination et de propagation du virus, très grand durant les prières collectives.
Nous pensons qu’après tous ces sacrifices, ce n’est pas le moment de baisser les bras. « Le risque d’aggravation de la propagation du virus est trop grand dans ce contexte de crise sanitaire ravageuse ».
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Ne devrions-nous pas plutôt, faire de cette journée un moment fort de recueillement pour nous incliner devant la mémoire de toutes les victimes de cette pandémie et rendre hommage au sacrifice de notre personnel soignant, tombé sur le champ de bataille d’une guerre dont on ne voit pas la fin.
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Aussi, au moment où nombre de nos concitoyens continuent de pleurer leurs morts, chaque jour plus nombreux, nous en appelons aux plus hautes autorités du pays pour prendre toutes les mesures qu’impose la situation de crise sanitaire actuelle, en décrétant l’abstention,pour tous, de procéder au sacrifice du mouton et de faire de ces deux jours de l’Aid El Adha, un grand moment de recueillement et de solidarité nationale.
En 1966 déjà, feu le Président H. Boumedienne avait, pour la sauvegarde du cheptel, annulé le sacrifice de l’Aid el Adha. Peut-on faire moins pour la survie de notre population ?
Cette importante décision nous évitera une aggravation certaine de cette ravageuse pandémie dont les effets seront – s’ils ne le sont déjà- désastreux pour le pays.”
Le Collectif