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Conséquence de l’arrêt du GME : le Maroc redoute pour sa sécurité énergétique

La fin du contrat gazier qui liait le Maroc à l’Algérie suscite apparemment des inquiétudes du royaume sur sa sécurité énergétique. Jusqu’au 31 octobre, il profitait du passage du pipeline par son territoire pour tirer de solides dividendes et disposait de près de 1 milliard de m3 pour sa propre consommation.

Cette manne est aujourd’hui tarie. Le Maroc doit donc chercher, dans l’urgence, une nouvelle source d’approvisionnement qu’il devra payer très cher au regard de l’envolée du cours mondial du gaz.

Une des solutions envisagées par le gouvernement marocain consiste à demander à l’Espagne qui est alimentée par Medgaz, la canalisation qui passe par Béni Saf, d’inverser le flux en le faisant transiter par l’ancien GME actuellement à sec.  

Sauf qu’une telle démarche est soumise à l’approbation de Sonatrach, le fournisseur, comme le stipule la “clause de destination” contenue dans les contrats à long terme. Même dans ce cas, le client qui devient ainsi un intermédiaire sera obligé de partager le bénéfice ainsi réalisé avec l’exportateur initial.

L’Espagne serait plus avantagée à écouler son excédent via des contrats à terme sur les marchés Spot dont les prix ont été multipliés par 6 cette année. Mais il y a un autre problème. “Techniquement, cette inversion est faisable. Mais cette opération a un coût et nécessite plusieurs modifications sur les installations. Il faudrait aussi du temps pour la réaliser. Le coût du gaz serait très cher pour le Maroc”, selon l’expert Mahmah Bouziane.

Il reste à la monarchie alaouite le choix d’importer le gaz naturel liquéfié acheminé par méthanier et d’accepter de le payer nettement plus cher. “Il faudrait aussi installer des unités en Espagne pour pouvoir reconvertir le GNL en gaz naturel pour l’acheminer via le GME”, souligne Mahmah.

Parler d’inversion du flux gazier, d’Espagne vers le Maroc, “étonnent un spécialiste !”, affirme un autre spécialiste du domaine, Mourad Preure. Pour lui  “il est normal que dans une situation de crise grave qu’il a provoquée, le Maroc déploie une communication tous azimuts, pas toujours éthique, pour amoindrir le choc, rassurer sa population et soigner tant soit peu son image sérieusement affectée”.

Concernant les capacités de l’Algérie d’assurer les livraisons gazières via Medgaz et via les méthaniers pour le GNL, Preure répond catégoriquement que: “il n’y a aucun doute quant à la capacité de l’Algérie d’honorer ses engagements contractuels avec l’Espagne”. Il a, en outre rappelé, que “même durant la décennie noire, et avec les risques terroristes, les clients de l’Algérie ont été rassurés et ont investi avec elle dans le secteur des hydrocarbures”.

Mourad Fergad 

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un commentaire

  1. Ne soyez pas dupes , le Maroc produit suffisamment d’énergie électrique pour compenser l’apport du gaz Algérien , renseignez vous s’il vous plaît . En plus cessez de semer la discorde et la zizanie entre des peuples voisins et frères , pour plaire à vos maîtres chanteurs . Votre désinformation et vos mensonges induisent le peuple Algérien qui n’est pas dupe en erreur……

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