Des centaines de milliers d’Algériens ont investi la rue durant la nuit de samedi à dimanche. Les liesses que les forces de l’ordre n’ont pas pu contrôler ont provoqué la mort de plusieurs personnes.
Les villes algériennes ont été prises par un accès de folie à la fin du match entre l’Algérie et la Tunisie samedi à Doha qui a vu la consécration de l’équipe nationale à la coupe arabe des nations.
Dès le sifflet final, les Algériens sont sortis en masse pour fêter dans les rues la victoire de leurs capés. Les scènes de liesses ont totalement pris au dépourvus les forces de l’ordre qui ont toutes les peines du monde à contenir et à canaliser les foules.
Les automobilistes conduisaient comme des fous, certains zigzaguaient dangereusement pendant que leurs enfants étaient assis en bordure des portières et que les voitures roulaient à tombeaux ouverts. Toutes les règles du Code de conduite étaient bafouées et on pouvait facilement se faire renverser par des chauffards ivres de joie ou des motocyclistes qui ont transformé les trottoirs en pistes de courses.
A Alger, le centre-ville était noir de monde et les célébrations ressemblaient à s’y méprendre au Hirak des premières semaines. Totalement hors d’eux-mêmes, les jeunes chantaient, criaient à tue-tête, soufflaient dans des vuvuzelas, et tiraient des feux d’artifice.
Pendant ce temps, l’autoroute était totalement bloquée par des milliers de voitures ce qui a créé une congestion inextricable. A 19 heures 30, il était impossible aux habitants des quartiers périphériques de rentrer chez autrement qu’en marchant.
Aucun moyen de transport public n’était disponible et la direction du métro d’Alger a décidé d’arrêter tôt le service ce qui a obligé les banlieusards de faire parfois plus de 20 kilomètres à pied pour rejoindre leur domicile.
La folle nuit d’avant-hier a provoqué un véritable chaos urbain. Il y a eu plusieurs morts, plusieurs blessés sans compter le nombre de personnes qui ont été blessées par des voyous. La reproduction d’une telle manifestation risque d’avoir de fâcheuse conséquence sur l’ordre public et la sécurité des biens et des personnes.
Mourad Fergad