A l’approche des élections locales du 27 novembre prochain, la machine du Rassemblement national démocratique (RND) donne des signes d’essoufflement. Un groupe de neuf cadres du parti, parmi eux des personnalités influentes telles que Ali Slimani et Boualem Zidane, ont donné la sonnette d’alarme à travers une lettre adressée au secrétaire général du parti, M. Tayeb Zitouni et ce depuis la fin du mois de septembre dernier.
Le groupe des contestataires est composé de Ali Slimani, Boualem Zidane, Rabah Belarbi, Mustapha Zeroual, Kaddour Merouane, Ahmed Guettiche, Tabet Khadraoui, Mohamed Nennouche et Miloud Moulay-Omar.
Les auteurs de la lettre ont sollicité une audience auprès du premier responsable du parti, Tayeb Zitouni, afin de discuter des perspectives politiques, surtout avant la prochaine échéance électorale. La direction du parti n’a pas donné suite à cette demande.
Le but, ont-ils écrit, est de travailler au redressement de la barre du parti et de donner la chance aux jeunes, comme cela était l’engagement de l’actuel patron du parti.
Dans cette lettre, le groupe des neuf sollicite une rencontre avec le premier responsable du parti « afin de discuter de la manière avec laquelle le parti retrouvera sa vivacité… et surtout de mettre un terme à la fuite des cadres.» Ainsi, les promoteurs de la lettre s’interrogent sur les causes et la finalité de la marginalisation des membres du bureau national.
Zidane Boualem, membre du bureau national, connu pour son franc-parler et l’un des signataires de la lettre, ne va pas avec le dos de la cuillère. Pour lui, la formation de Tayed Zitouni est toujours la même que celle qu’il a quittée en 2002. «J’ai quitté ce parti le jour où j’ai senti qu’il avait changé de cap. Je suis revenu en 2020, à l’issue du dernier congrès dans le but de contribuer à redorer le blason du parti. Je suis revenu pour défendre la cause pour laquelle le parti a été créé,» a-t-il déclaré. «J’ai signé la lettre, parce que je suis convaincu que les choses n’ont pas changé. Le parti fonctionne avec les mêmes pratiques d’avant. Et de ma part, je ne veux pas jouer le rôle d’alibi. Je ne cautionnerai jamais une politique avec laquelle je ne suis pas d’accord. Une politique étrangère à mes convictions politiques et mon sens de la morale politique. Je le dit crûment : si je suis au parti, c’est pour rendre la lutte contre l’argent sale en politique, chère au président de la république, une culture et une pratique et non un simple slogan» a ajouté Boualem Zidane.
Même son de cloche pour Ali Slimani, membre influent du groupe des neufs, ancien député RND de Blida. Pour lui, le parti a «raté l’occasion des législatives et va encore raté celle des locales.» «Notre formation politique a été désertée par de vrais militants. Et notre but, à travers ce mouvement, est d’engager une réflexion dans un cadre organisé et responsable dont le but est de retrouver la place qui est la nôtre dans l’échiquier politique nationale.»
Interrogé sur l’avenir du mouvement et les actions à venir, Slimani affirme que le mouvement se poursuivra et que des actions vont être organisées pacifiquement dans un cadre légal, après les élections locales. D’autant plus que les statuts du parti le permettent.»
L’audience du parti recule
Le constat est sans appel : L’audience du parti recule, en témoignent les résultats des dernières législatives. Certains cadres n’ont pas hésité à qualifier ces résultats de catastrophe.
La participation du RND aux prochaines élections ne sera qu’à la limite du symbolique dans certaines wilayas. Selon des sources proches du parti, seul 2 communes seront représentées sur les 67 que compte la wilaya de Tizi-Ouzou. La présence dans la wilaya de Bedjaia est encore plus maigre, une commune sur 52. La situation n’est pas reluisante dans plusieurs wilayas. La 2e formation politique du pays n’est pas présente dans toutes les communes de la wilaya d’Alger. C’est précisément que dans Alger que le parti de Zitouni ne dispose d’aucun député, un score jugé humiliant par les contestataires.
Moh Bouaz
