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Un tourisme particulier se développe en Algérie

Passer ses vacances en Algérie peut être une expérience surprenante pour un étranger ou même pour un Algérien établi à l’étranger. Ici, rien n’est comparable à ce qui se passe dans des pays où cette industrie est développée.

Il y a le ciel, le soleil et la mer, pour paraphraser une chanson à la mode du milieu des années 1960, mais aussi la montagne et le désert. L’Algérie réunit plusieurs climats et une diversité époustouflante de paysages. Elle regroupe également plusieurs cultures populaires, expressions artistiques, dont des genres musicaux connus aujourd’hui dans le monde à l’instar du Raï et du Chaâbi. L’artisanat n’est pas en reste avec des produits de valeur en habillement au style ancestral comme le kaftan, le burnous, le haïk et les différentes toilettes féminines richement décorées.

L’histoire du pays est, d’autre part, formée de plusieurs legs humains datant de toutes les périodes à partir de la préhistoire.

 Ce qui fait, cependant, l’atout premier du tourisme algérien, c’est paradoxalement l’absence du réflexe touristique. La population est naturellement hospitalière avec les étrangers sans demander, en retour, une rétribution pour un acte généreux comme indiquer un chemin, offrir un repas, inviter une personne à la maison, en un mot venir en aide à un visiteur de passage.

L’autre particularité de l’Algérie réside dans son mystère. Restée longtemps à l’ombre et paraissant comme un pays violent et intolérant à cause de la décennie noire, elle était mise au ban des tours operators qui en avait une image désastreuse.  

Les rares visiteurs qui ont choisi d’y passer leurs vacances ou qui y venaient pour telle raison sont, toutefois, saisi par le discours des médias et par la nature du pays et de ses habitants. Depuis quelque temps, l’ancienne tendance commence à s’inverser et les amateurs de découvertes sont de plus en plus nombreux à choisir la destination.

Il est évidemment judicieux, disent les spécialistes, d’ouvrir le pays aux voyageurs mais sans tomber dans l’erreur commise ailleurs où les touristes sont considérés comme une marchandise à séquestrer dans blockhaus et à plumer à chaque coin de rue.

Apparemment le ministre du tourisme, Mokhtar Didouche, penche plutôt vers une approche économique quantitative servie par un discours chiffré sans égard aux spécificités du pays. Si on prend les critères rationnels, l’Algérie n’a aucune chance de concurrencer les autres destinations de la Méditerranée. Outre le manque flagrant d’infrastructures, le service laisse à désirer, les prix sont souvent prohibitifs, l’esthétique des villes et des villages est atteinte de maladie chronique. Il faudra donc attendre des décennies pour se lancer.

Or, l’Algérie a une âme chaleureuse, parfois excentrique, mais dans tous les cas vraie jusqu’à la caricature. En moins de trois minutes, le fameux clip musical de Dj Snake qui a été vu par des centaines de millions d’internautes a su mettre en scène cette dynamique qui a énormément plu dans le monde et contribué à accroître le soft power du pays.  

Didouche préfère parler d’une «industrie touristique pionnière qui contribue à la prospérité du pays», de «création d’emplois», de nombre d’établissements et de lits.  Il a ainsi souligné que la capacité nationale d’accueil s’élevait à 1.590 établissements touristiques et hôteliers offrant 146.500 lits, tandis que le nombre d’agences de tourisme s’élevait à environ 4.800 agences agréées, en plus de 200 guides touristiques.

Dans le domaine des projets d’investissements touristiques en voie d’achèvement, le ministre a révélé l’existence de 734 projets dotés de de 90.460 lits, qui peuvent générer 25.730 emplois, pour un coût total de réalisation de 560 milliards de dinars.

Le secteur du tourisme possède également une importante base foncière orientée vers l’investissement touristique, constituée de 249 zones d’expansion touristique classées, dont 65 pourvues de plans d’aménagement approuvés, 38 sont en cours d’achèvement et 60 autres plans sont en cours d’élaboration.

Ces chiffres secs peuvent, certes, intéresser un investisseur sur le papier, mais le touriste ne cherche pas un coin où loger mais un endroit agréable, chaleureux, où il pourra passer de bons moments, garder des souvenirs exquis et augmenter ses connaissances sur le monde et sur ses cultures. Les étrangers qui débarquent ces dernières années en Algérie n’ont pas attendu la construction de complexes par des Saoudiens, des Emiratis ou des Qataris pour comprendre que l’Algérie mérite le déplacement. Ils ont été ravis et enchantés par son caractère unique qu’on ne trouve nulle part ailleurs.

Mourad Fergad

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