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Soudan : Abdallah Hamdok retrouve son poste de Premier ministre un mois après le coup d’État

Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, écarté lors d’un coup d’État militaire le 25 octobre, a été rétabli dans ses fonctions aux termes d’un accord signé formellement dimanche avec le général Abdel Fattah al-Burhane à Khartoum.

Quasiment un mois après le coup d’État militaire au Soudan, un accord a été conclu entre l’armée et le Premier ministre écarté Abdallah Hamdok pour un retour de ce dernier à son poste. 

Peu après cet accord annoncé par des médiateurs, les ministres et dirigeants civils incarcérés le 25 octobre par le général Abdel Fattah al-Burhane, la résidence surveillée d’Abdallah Hamdok été levée, selon son bureau.

Ce pas rapprochant le Soudan d’un retour à des autorités de transition civilo-militaires selon le partage du pouvoir décidé en 2019 après le renversement du dictateur Omar el-Béchir, n’a toutefois pas altéré la mobilisation de la rue.

Les Soudanais étaient de nouveau des milliers à défiler dans le centre de Khartoum, à Kassala, dans l’Est ou à Atbara, dans le Nord, pour crier “Non au pouvoir militaire” et “Burhane dégage” dans un pays quasiment en continu sous la férule de l’armée depuis son indépendance il y a 65 ans.

Tirs de grenades lacrymogènes sur les manifestants 

La police a tiré dimanche des grenades lacrymogènes sur ces milliers de manifestants à Khartoum, aux portes du palais présidentiel où le Premier ministre Abdallah Hamdok est arrivé pour retrouver son poste près d’un mois après le putsch militaire.

Alors qu’Abdallah Hamdok retrouvait sa liberté de mouvement après environ un mois de résidence surveillée, les manifestants ont continué à dire “Non au pouvoir militaire” et “Non au général Abdel Fattah al-Burhane”, le chef de l’armée et auteur du putsch du 25 octobre.  

C’est dans le palais présidentiel que les deux hommes doivent signer sous peu l’accord prévoyant la réinstallation d’Abdallah Hamdok à la tête du gouvernement et la libération des ministres et dirigeants civils arrêtés le 25 octobre.

Depuis le putsch, ambassadeurs occidentaux, négociateurs onusiens ou africains et personnalités de la société civile soudanaise ont multiplié les rencontres avec civils et militaires à Khartoum alors que dans la rue, la répression des manifestants anti-putsch a fait au moins 40 morts, selon un syndicat de médecins prodémocratie.

La police assure elle n’avoir jamais ouvert le feu et ne recense officiellement qu’un seul mort et 30 blessés parmi les manifestants du fait, selon elle, du gaz lacrymogène. Samedi, les autorités ont indiqué dans un communiqué qu’une enquête serait lancée sur les manifestants tués.

Les FLC refusent la “négociation” avec “les putschistes”

Les Forces de la liberté et du changement (FLC), principal bloc pro-civils au Soudan, ont d’emblée rejeté l’accord. “Nous réaffirmons clairement qu’il n’y a pas de négociation, ni de partenariat” avec “les putschistes”, ont-elles affirmé, appelant à traduire les généraux en justice pour leur répression sanglante des manifestations.

“Nous refusons tout accord qui permettra aux putschistes de rester au sein d’une quelconque autorité de transition”, a renchérit l’Association des professionnels soudanais, fer de lance de la révolte de 2019.

Et pour ajouter à l’imbroglio, le parti Oumma, dont est pourtant issu Fadlallah Burma qui a annoncé l’accord, a affirmé “refuser tout accord politique qui ne s’attaque pas aux racines de la crise créée par le putsch militaire”.

Quelques jours avant l’annonce de l’accord, le général Burhane semblait pourtant déterminé à laisser le pouvoir aux mains des militaires malgré les appels de la communauté internationale et des manifestants à un retour du pouvoir civil.

Il s’est ainsi renommé à la tête du Conseil de souveraineté, plus haute autorité de la transition, avec son second le général Mohammed Hamdane Daglo, après y avoir remplacé les membres pro-civils par des civils apolitiques.

Depuis le 25 octobre, les Soudanais sont descendus plusieurs fois par dizaines de milliers dans les rues pour conspuer l’armée et exiger le retour du pouvoir civil. Et la communauté internationale a régulièrement dénoncé la répression, appelant à remettre la transition démocratique sur les rails. 

France 24 Avec AFP

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