Grève de magistrat
Selon un communiqué du syndicat des magistrats, rendu publique hier, le taux de participation à la grève est de 96%.
Les tribunaux et les cours de justice du pays ont vu toutes les activités gelées. Le SNM évalue le taux de suivi à 96%. Alger, le tribunal de Sidi M’hamed, le plus important du pays, est paralysé par le mouvement de grève, a constaté notre journaliste sur place.
Des sites d’information, se référant à des sources judiciaires, rapportent que «toutes les audiences ont été reportées.» Le mouvement a touché près de 3 000 magistrats sur un ensemble de 6000.
Le ministre de la justice aurait introduit, hier, un référé d’heure-à-heure devant le tribunal administratif d’Alger pour demander à déclarer la grève illégale. Une requête à laquelle le tribunal administratif aurait opposé une fin de non-recevoir.
La grève des magistrats n’a pas été sans conséquences sur les justiciables.
Exemple : des manifestants arrêtés après la marche des avocats, jeudi 24 octobre à Alger, se trouvent toujours au niveau du tribunal de Sidi M’hamed, déplore le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). «Ils sont placés en garde à vue depuis jeudi au commissariat de Cavaignac et devaient être présentés devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed, mais actuellement avec la grève des magistrats ces citoyens, au nombre de 4 personnes, arrêtés à la fin de la marche et un autre groupe en ce moment au nombre dépassant 20 personnes, sont toujours au 2e étage du tribunal », précise le CNLD dans un communiqué sur sa page Facebook. « Quel sera le sort de ces personnes arrêtées : seront-elles maintenues en garde à vue au-delà des 48 heures légales, seront-elles relâchées ou bien seront-elles placées en mandat de dépôt malgré la grève des magistrats ? », s’interroge le Comité.
Le SNM avait décidé samedi 26 octobre, à l’issue d’une session extraordinaire, de traduire la grosse colère des juges à la suite du dernier mouvement des magistrats par une grève ouverte des juges à partir de dimanche 27 octobre jusqu’à satisfaction de leurs revendications.
Le communiqué du SNM, d’une fermeté sans précédent dans les annales, s’en prend directement au ministre de la justice, Belkacem Zeghmati en lui demandant de cesser “d’agir de manière hautaine avec les juges et leurs représentants”. Le syndicat souligne que les “juges ne sont pas des troupeaux que l’on dirige de cette manière humiliante”.“Prétendre assainir la magistrature et désigner les juges de manière blessante relève d’un narcissisme maladif qu’il convient de traiter” ajoute le communiqué.
Le conseil du SNM a lié la reprise du travail au commencement de mise en œuvre de trois autres principales revendications: “la révision des textes juridiques actuels qui consacrent l’hégémonie de l’exécutif sur le pouvoir judiciaire”, “ le gel des effets du mouvement annuel des magistrats jusqu’à son réexamen de manière légale et objective par le conseil supérieur de la magistrature”. Le SNM exige également des réponses aux “revendications professionnelles et sociales soumises les 26 juin et 21 septembre dernier”.
Des sites d’information ont relayé ce qu’ils ont qualifié de «communiqué du conseil supérieur de la magistrature (CSM).» Selon ce communiqué,
Le CSM déclare son soutien aux magistrats grévistes et prend la décision de geler le mouvement décidé par le ministère.
Le communiqué confirme ne pas avoir été consulté ni avoir participé à la préparation du mouvement des magistrats décidé par le ministère et décide de geler toute l’opération.
Le moins que l’on puisse dire est que ce communiqué, dont une copie circule sur les réseaux sociaux, prête à confusion. Il est, cependant difficile de juger de l’authenticité du document. D’abord parce que
R.N