Le Président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Mohamed Samy Agli, a appelé hier le président de la République élu, M. Abdelmadjid Tebboune, à prendre des mesures d’urgence pour sauver les entreprises algériennes “en difficulté”.
” Nous tenons à féliciter le président pour son élection, il fallait avoir un Chef et on en a un. Il faut qu’on avance et qu’on aille vite sur le plan économique (..) l’économie n’attend pas, le temps c’est de l’argent, et aujourd’hui on a des décisions d’urgence à prendre”, a indiqué M. Agli sur les ondes de la Radio nationale.
Le président du FCE a mis l’accent, dans ce sens, sur la gravité de la “crise économique” qui s’est installée dans la plupart des filières en Algérie notamment le BTPH, l’industrie pharmaceutique, les services, les TPE/PME.
Selon lui, 60% du tissu économique algérien est “sinistré” avec plus de 650.000 emplois perdus dans les différents secteurs d’activités.
Cette situation exige “un engagement de très haut niveau, rompre avec les pratiques du passé et écouter ce que la communauté d’affaires réclame”, selon M. Agli qui a invité le président élu à porter un “message d’espoir” aux entreprises pour la préservation des postes d’emploi et le maintien du processus de création de richesse.
” Il faut aller vite. L’entreprise algérienne n’a pas les moyens d’attendre plus longtemps et de subir cette situation économique dramatique”, a-t-il averti.
Dans ce sens, il a plaidé pour des actions “courageuses” destinées à réformer “profondément” l’ensemble de l’encadrement juridique de l’économie et à faciliter davantage l’acte d’investir, tout en associant les acteurs économiques dans la prise de décisions.
” Il n’est pas normal qu’on nous demande une armada d’autorisations pour pouvoir créer de la richesse. Il n’est pas normal que le système bancaire demeure un frein pour l’économie alors que le mouvement des capitaux est de plus en plus facile à faire, partout dans le monde “, a-t-il déploré.
Qualifiant la bureaucrate de ” danger d’Etat qui touche même à la souveraineté du pays”, il a insisté sur l’importance de miser sur la technologie et la digitalisation.
Pour le président du FCE, le plus grand défi de la prochaine période est la reprise de la confiance notamment entre les acteurs économiques et l’administration: ” Il ne faut pas mettre l’ensemble des acteurs économiques dans le même sac. Parmi les entrepreneurs, il y a ceux qui ont réussi honnêtement et qui souffrent du poids de la bureaucratie “.
Concernant la problématique du foncier industriel, le président du FCE a fait savoir que cette organisation patronale venait d’installer une commission ad hoc composée d’experts et de chefs d’entreprises des différentes régions du pays afin d’élaborer un “livre blanc” qui doit être remis au président de la République, sur les moyens d’assurer l’accès équitable au foncier.