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Le géant russe réduit ses livraisons de gaz pour la France : Gazprom offre à Sonatrach des opportunités de négociations

La société française “Engie” a annoncé que le géant russe Gazprom avait décidé de réduire “immédiatement” les livraisons supplémentaires de gaz à la France en raison de divergences entre les deux parties liées à la mise en œuvre des obligations contractuelles.

La décision de Gazprom intervient à un moment difficile pour l’Union européenne, qui n’a pas encore trouvé de solution appropriée pour compenser le manque d’approvisionnements en gaz russe en raison de la position des pays européen sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Angie n’a pas expliqué la nature des différends avec Gazprom, qui fournissait à la France environ 24% de ses besoins en gaz, et a seulement déclaré dans un communiqué qu’ils étaient liés à la mise en œuvre du contrat.

Selon l’entreprise française, les livraisons de gaz russe ont considérablement diminué depuis le début de l’opération militaire russe contre l’Ukraine. Le niveau des livraisons ne permettra pas la constitution des réserves sur lesquelles la France pariait avant le début de l’hiver. Cela empêche également Angie d’atteindre les volumes nécessaires pour assurer l’approvisionnement des clients et ses propres besoins.

Pourtant, l’entreprise française avait annoncé plutôt qu’elle était à l’abri d’un manque d’approvisionnement après que ses taux de stockage aient dépassé 90 %, ce qui la place dans une position confortable.

Cependant, la décision de Gazprom a carrément bouleversé les calculs de Paris, comme l’a souligné hier le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, qui a confirmé à la radio France Info que la France n’aurait peut-être pas assez de gaz pour passer l’hiver si Moscou coupait les approvisionnements.

Au milieu de ces développements, la France se tourne vers l’Algérie comme une alternative fiable, pour pallier le manque d’approvisionnement russe.

En effet, Engie est déjà en discussion avec Sonatrach sur des contrats de moyen et long termes mais ne concernent pas l’hiver prochain, a déclaré la directrice générale adjointe du groupe, Claire Waysand, citée par l’agence Reuters.

Les autorités algériennes, encore moins la direction de Sonatrach, n’ont pas encore commenté les déclarations d’Angie. Mais ce qui est certain, c’est que la décision Gazprom offre à Sonatrach des points forts dans les négociations avec la partie française pour obtenir des quantités supplémentaires. Le volume que la France reçoit de l’Algérie oscille, selon les estimations officielles, entre 8 et 9 %.

Les nouveaux développements font entrer Algérie, de plein fouet, dans le conflit mondial sous son volet énergétique. Et tout comme le président français Macron a déclaré lors de sa récente visite en Algérie qu’il n’est pas venu concurrencer l’Italie et que la France ne dépend pas du gaz, l’Algérie ne voit pas la décision de Gazprom comme uniquement une «opportunité commerciale» pour générer des revenus uniquement financiers, mais comme une carte géostratégique qu’il faut fructifier.

À cet égard, le ministre de l’Energie Mohamed Arkab, qui a reçu le directeur d’Angie en marge de la visite de Macron, a reçu hier le nouvel ambassadeur en Russie, Valerian Shuvaev, pour évoquer, selon l’agence de presse officielle, “les relations de coopération et de partenariat entre les deux pays”, notamment dans le domaine de l’énergie.

Fayçal B.

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