Le ministre délégué chargé de la réforme hospitalière, Pr Ismail Mesbah, a annoncé, mardi, le lancement en Algérie, de la dispensation de la méthadone, destinée à lutter contre la toxicomanie, à travers une expérience-pilote.
M. Mesbah a relevé, à cette occasion, que ce traitement contribuera à “l’insertion sociale” des sujets souffrant d’addictologie.
“Je me réjouis du lancement de la dispensation de la méthadone en Algérie.
C’est une réalité intangible, car accompagnée d’une volonté politique indiscutable et soutenue par l’engagement des professionnels de la santé et de la société civile”, a déclaré le ministre délégué, lors d’une cérémonie de lancement du produit thérapeutique, organisée au siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
La dispensation de la méthadone s’effectuera, dans un premier temps, au niveau du service de lutte contre la toxicomanie, relevant de l’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) Frantz-Fanon de Blida, avant qu’elle ne soit étendue à l’échelle nationale et ce, après “évaluation” de l’expérience à mi-parcours, soit dans six (6) mois, a expliqué le même responsable, préconisant ainsi une “démarche prudentielle” de l’usage de ce produit.
Aussi, il s’est engagé à “veiller à l’accès à la méthadone avec l’extrême vigilance”, ainsi qu’à en assurer “la disponibilité régulière, continue et en quantité suffisante”, et ce, a-t-il précisé, à travers l’implication de la Pharmacie centrale des Hôpitaux (PCH).
Tout en relevant les “effets dévastateurs” de la toxicomanie sur les jeunes, il a qualifié la méthadone de “moyen irremplaçable” à même de venir en aide à ceux souffrant d’addictologie et à leur assurer une “réinsertion sociale, en même temps qu’il les protégera, ainsi que le reste de la société, contre l’usage des drogues injectables”.
“La maîtrise de la dépendance pour les usagers contribuera, sans nul doute, à fédérer la société civile, les pouvoirs publics, ainsi que tous les partenaires à atteindre les objectifs en matière de lutte contre la toxicomanie et qui s’appuient sur les réalisations déjà engagées”, a poursuivi le ministre délégué, avant de rappeler l’existence d’un bon nombre de centres intermédiaires de soins en addictologie, à travers le territoire national.
Tout en précisant que l’aboutissement à cette dispensation est le fruit d’une “longue et complexe procédure”, le sous-directeur de la Promotion de la Santé mentale au ministère de la Santé, Pr Mohamed Chakali, a tenu à mettre en garde contre la menace des opioïdes”.
Considérant les caractéristiques de la Méthadone, il a, par ailleurs, plaidé pour “le respect de la législation en matière de prescription” de ce médicament, avant d’insister sur la formation du “personnel qualifié” afin d’en doter les centres dédiés à la lutte contre la toxicomanie.
Allant dans ce sens, le chef de service spécialisé de l’EHS de Blida, Pr Nadir Bourbon, a fait savoir que 50 % des patients pris en charge par cette structure sont issus, outre de Blida, d’Alger et de Médéa, alors que 33 % de l’ensemble des malades de l’Etablissement s’y rendent pour des soucis d’addictologie.
APS