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“En vrac” par Madjiid Khelassi : Les repas de la honte

Une étudiante âgée de 24 ans a, selon deux versions différentes (court-circuit électrique et explosion d’une bonbonne de gaz) perdu la vie, alors que vraisemblablement, elle préparait à manger dans sa chambre à la cité universitaire Ouled-Fayet 2.
Cité U, disait-on de ces structures d’hébergement des étudiants…Qu’en reste-t-il ?
Lieux d’habitation et de vie estudiantine ou jungle universitaire ?
Les filles de la cité universitaire de Ben Aknoun, qui ont observé un sit-in à la suite de ce tragique décès, racontent la peur et la terreur qui s’emparent d’elles chaque soir dans ces cités censées être sécurisées.
Drogués, dealers, errants …sont les maîtres de ces lieux chaque soir. Et les résidentes terrorisées se barricadent dans des chambres indignes d’accueillir des humains.

Sanitaires sans portes, latrines dont ne voudraient pas des animaux, vitres cassées jamais remplacées…Le cocon, dans lequel vit l’élite algérienne de demain, n’est pas très loin de l’antre de la déchéance humaine. Une fille est morte en voulant se préparer quelque chose de mangeable…Car le festin proposé quotidiennement dans les restos U est synonyme de honte. Pourtant le budget des œuvres universitaires est le 1/3 du budget global du ministère de l’Enseignement supérieur !!!
Interrogé sur la piètre qualité de la pitance proposée aux étudiants, un responsable de l’ONOU clame, toute honte avalée, que le repas offert aux potaches est supérieur en qualité et en calories à celui qu’il mange chez lui !!!
Joli mensonge culinaire de ce responsable fresquiste, tiraillé par cette contradiction, dans son rapport à une ficelle plus grosse à avaler qu’un repas estudiantin !

Ils sont comme ça les responsables de l’Algérie malmenée…ils rassemblent toujours des mots qui font écho à leur érudite incompétence.
Insécurité, insalubrité, malnutrition…chagrins comptés avec les heures de terreur nocturne que vivent les étudiantes. Et que nul responsable ne peut nier, dût-il essayer de recoller le puzzle dispersé d’un système totalement en faillite.
Une fille est morte en voulant se sustenter…Et tout un système appelé ONOU* fait l’éloge culinaire d’un tord-boyaux nommé repas estudiantin.
La décence se fait OVNI et l’indigestion prolonge son dégoût sur les rebords d’un honteux plateau-repas.

 *Office national des œuvres universitaires

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