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Crise avec les Emirats arabes unis : l’Algérie prend la pleine mesure de la situation

Après la dénonciation, la sanction. La crise entre l’Algérie et les Emirats arabes unis prend une nouvelle tournure avec la récente décision des autorités algériennes de sévir, enfin, contre le petit émirat du golfe, accusé, il y a peu, de travailler contre les intérêts de l’Algérie. En effet, le ministère de la Justice a enjoint aux notaires de suspendre la conclusion de contrats avec la United Tobacco Company et la Société algéro-emiratie de Tabac, ont rapporté mardi des sources médiatiques. Le département de M.Tabi a saisi fin janvier la chambre nationale des notaires sur cette question qui, à son tour, a demandé aux présidents des chambres régionales d’interdire la conclusion de tout contrat ou transaction avec les deux sociétés mixtes (STAEM et UTC), que ce soit avec des personnes morales ou physiques. Il semblerait que les autorités algériennes aient émis une plainte contre les deux sociétés émiraties pour non-respect de l’accord signé en 2005. Selon les termes de cet accord, les Émiratis sont tenus de développer les capacités de la société de tabac et faire de l’Algérie un exportateur de produits tabagiques vers l’Europe et l’Afrique. «Ces engagements n’ont jamais été respectés, suscitant des soupçons de détournement de millions de dollars à l’étranger dans le secteur du tabac, avec des pertes qui se chiffrent en milliards pour l’Algérie sur plus de deux décennies », a écrit le site.

«En 2008, les investissements émiratis en Algérie devaient dépasser 50 milliards de dollars sur cinq ans selon les déclarations du ministre de l’Economie émirati de l’époque, Soltane Ben Saïd Al Mansour. Mais, après plus de dix ans, ils n’ont atteint que 5 milliards de dollars », a-t-il ajouté.

Reste à savoir si les autorités s’arrêteront à ces simples sanctions prises à l’encontre de ces deux sociétés émiraties ou, au contraire, elles iront jusqu’à les nationaliser, voire même s’attaquer aux autres intérêts des Emirats en Algérie, comme le port d’Alger.

Mercredi 10 janvier 2024, le Haut Conseil de sécurité, qui s’était réuni sous la présidence du chef de l’Etat avait «exprimé ses regrets concernant les agissements hostiles à l’Algérie, émanant d’un pays arabe frère », avait souligné un communiqué de cette instance. Certes, le conseil de sécurité n’avait pas cité la partie incriminée mais tout le monde avait compris qu’il s’agissait des Emirats arabes unis.

M-décembre 2023, la pasionaria du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a tiré, à l’occasion d’une conférence de presse animée deux jours après son entrevue avec le président Tebboune, à boulets rouges sur l’émirat du Golfe qui, selon elle, «devient une menace pour la stabilité de l’Algérie». «Cette entité (Emirats arabe unis, ndlr) collecte de l’argent et arme le Maroc. Avec l’entité sioniste, elles poussent à la guerre au Maghreb. Les Emirats font aussi la même chose au Sahel, notamment au nord du Mali. Ce pays est dangereux», avait-elle dénoncé, ne manquant pas d’appeler à réduire «sa présence dans l’économie algérienne et à nationaliser la SNTA». «Ces investissements en Algérie ne sont qu’une couverture. L’objectif est d’infiltrer nos institutions», avait accusé Mme Hanoune qui, fin septembre 2020 déjà, avait déclaré que  «les Emirats Arabes Unis se sont ingérés dans nos affaires plusieurs fois». «Les Emirats Arabes Unis ont déjà fait pression l’année passée. Ils ont fait pression, sans aucun doute, concernant l’emblème amazigh; ils se sont ingérés dans nos affaires plusieurs fois», avait-t-elle précisé, non sans dénoncer la normalisation des relations entre les EAU et Israël. «On dit qu’on est contre la normalisation et on s’assoit avec ceux qui normalisent et viennent faire pression ici chez nous, à la maison. Qu’ils partent !! ni au port d’Alger, ni à Sider, ni à l’usine de véhicules ils ne seront acceptés. Ils n’ont pas de place ici car ils ne feront pas une normalisation de façon détournée, ils vont nous ramener des produits d’Israël et pratiquer la pression. Comme le système est fragilisé, on le voit à travers les décisions, ils peuvent arriver à leurs fins”, avait insisté Mme Hanoune.

Outre les Emirats arabes unis, le Maroc est aussi la cible de la colère algérienne. Le 14 janvier dernier, les autorités algériennes ont pris la décision de boycotter les ports marocains, en interdisant la domiciliation bancaire des importations transitant par les instances portuaires du pays voisin. L’Abef a informé, samedi 3 février, les directeurs généraux des banques que la décision de «refuser toute opération de domiciliation, pour les contrats de transport qui prévoient le transbordement/transit par les ports marocains, est toujours en vigueur et garde toute sa validité effective».

Ali.C

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