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Wait and see

Rapprochement franco-russe

Si l’heure est au réchauffement entre Paris et Moscou après la rencontre au
format 2+2, il faudra juger sur les actes, et non sur les paroles, estime Philippe
Migault.
Le sommet 2+2 franco-russe qui s’est tenu hier à Moscou, réunissant les
ministres des Affaires étrangères et de la Défense français et russes, constitue
une vraie bouffée d’air frais. Entre les deux pays, les tensions s’accumulent
depuis six ans. Au point qu’il n’est plus possible, en France, de défendre la
nécessité d’un rapprochement avec la Russie sans se faire traiter de collabo
ou d’agent du Kremlin par de courageux internautes anonymes. Cette reprise
du dialogue permettra peut-être, enfin, de calmer les passions et d’échanger
avec assertivité.
Florence Parly, Jean-Yves Le Drian, Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou ont
montré la voie en la matière. S’il est évident que les relations franco-russes
connaissent un certain nombre de points d’achoppement évoqués en
conférence de presse − Ukraine, Syrie… – et que le dialogue est «franc et
exigeant» entre les deux pays, traduction en langage diplomatique du terme
«musclé», les quatre ministres se sont félicités de la qualité des échanges. A
cette aune, la voie semble donc ouverte au rétablissement d’une coopération
constructive entre deux pays qui comptent bien plus de facteurs de proximité
que de causes de conflit.
Jean-Yves Le Drian l’a rappelé : la Russie fait partie de l’Europe par la
géographie, l’histoire et la culture. Elle doit demeurer européenne. Ce qui
revient à dire en filigrane qu’il faut cesser de la jeter dans les bras de la Chine,
à force de vouloir la marginaliser au sein de son ensemble civilisationnel. Les
deux nations partagent une histoire commune, ont souffert et combattu côte à
côte. Elles font objectivement face à la même menace, celle de l’islamisme
armé. Il est donc de leur intérêt de restaurer une coopération bilatérale forte
en matière de lutte contre le terrorisme. De leur intérêt, pour reprendre les
propos de M. Le Drian, de «réduire la défiance entre la Russie et l’Europe qui
devraient être partenaires (…) nos divisions (nuisant) à nos intérêts

réciproques.» Français et Russes ont par ailleurs une même perception du
dossier du nucléaire iranien.
Sauf que, comme d’habitude, le diable se cache dans les détails et qu’entre
les paroles et les actes, une foule d’obstacles se dressent. Certains ont été
évoqués en conférence de presse, explicitement ou implicitement. Mais il en
est d’autres dont le grand public n’a pas nécessairement conscience.

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