Lors de la journée du 13 août, le président de la République a prononcé un discours qui a fait mouche. Après avoir soutenu les droits sociaux et économiques des femmes, il s’est par contre prononcé contre l’égalité dans l’héritage. Ses mots ont été mal reçus par la société civile en Tunisie, notamment les militantes féministes.
Actuellement, la femme n’hérite seulement que de la moitié de la part d’un homme, au même degré de parenté, selon la loi inspirée du texte sacré. Kaïs Saïed a également dénoncé un « faux débat », « guère innocent » sur le plan politique lorsque l’égalité avait été introduite par son prédécesseur, feu Beji Caïd Essebssi, qui avait chargé, en 2017, une commission – la Colibe –, d’un rapport sur les libertés, donnant ensuite naissance à un projet de loi en faveur de l’égalité successorale.
Dans un communiqué, l’association tunisienne des femmes démocrates a qualifié le discours de Kaïs Saïed de « réactionnaire ». L’ancienne députée et présidente de la Colibe, Bochra Bel Haj Hmida a confié à RFI qu’elle n’était pas étonnée de cette position conservatrice du président, mais elle se dit déçue d’un discours creux et populiste à outrance, selon ses mots. Un coup dur pour les militantes féministes, d’autant que le projet de loi sur l’égalité est toujours en attente de débat, dans les tiroirs du Parlement.
Agences