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Université algérienne : dans l’attente du grand réveil

L’Enseignement supérieur qui est le prolongement de l’enseignement général souffre de grands dysfonctionnements. Des sommes colossales y ont été dépensées pour un maigre retour sur investissement.  

En écoutant le discours d’Aïmene Abderrahmane sur le rôle désormais assigné par son gouvernement à l’université, on se prend à rêver d’un avenir radieux fait de savoir, de culture, de rationalité et d’efficacité. Dans les faits, les nouveaux diplômés, surtout ceux peu nombreux qui allient nombre d’années de formation et de compétence, songent à s’exiler à l’étranger dans le meilleur des cas ou redoutent le chômage à longue durée.

En dépit de cette réalité, le Premier ministre veut faire de l’université algérienne “la locomotive du changement vers le nouveau modèle économique”. Il se dit “déterminé” à concrétiser cet objectif en promouvant  “le système de l’Enseignement supérieur en vue de former un capital humain et intellectuel” capable de mener à bien cette mission.

Evidemment, sur le terrain, les choses peuvent paraître un peu plus compliquées que sur le papier. Comme d’autres, l’institution souffre de plusieurs dysfonctionnements, la qualité de l’enseignement étant son premier travers du moment que les plus méritants ne sont pas toujours ceux qui sont aux commandes puisque les carrières se construisent souvent sur des considérations autres que les compétences académiques.  On se souvient d’ailleurs de la  parole désastreuse d’un ancien ministre du secteur qui avait estimé que l’Algérie n’avait pas besoin d’un prix Nobel, justifiant ainsi le très mauvais classement des universités algériennes à l’échelle mondiale.

Il est vrai que le pays est un réservoir inépuisable de talent mais seulement au niveau individuel, car tout porte à croire que le travail de groupe ne réussit pas trop aux Algériens qu’ils soient universitaires ou versés dans d’autres activités.

Problèmes fort complexes

Plusieurs critiques estiment aussi que l’adoption du système LMD a eu un impact négatif sur la formation des étudiants. La période de trois ans pour décrocher une licence n’est pas suffisante disent les connaisseurs. D’autant plus que les étudiants sont le produit de l’enseignement général qui, depuis longtemps maintenant, se débat dans des problèmes fort complexes avec pour résultat la faiblesse du niveau et un grand décrochage scolaire.

La rentrée 2021-2022 a vu 1,7 million, dont 88.000 nouveaux inscrits, étudiant ont rejoint les salles de cours et les amphithéâtres. Une masse qui est nourrie et éduquée avec largesse sur le budget de l’Etat. Ainsi, de 2015 à 2021, près de 57 milliards de DA ont été investis dans la recherche scientifique et le développement technologique, affirme  Aïmene Benabderrahmane. Ces montants englobent les dépenses au titre du Fonds national de la recherche scientifique et du développement technologique (FNRSDT) seulement, sans compter les affectations budgétaires au titre des budgets des départements ministériels et d’autres établissements étatiques, ajoute le Premier ministre qui relève que ce secteur repose, en matière de financement, sur le budget de l’Etat à hauteur de 100%. L’effort a permis la création de 1661 laboratoires, 29 centres de recherche, 43 unités de recherche, 24 stations d’expériences, en plus d’un nombre de plateformes technologiques, de plateformes techniques et d’incubateurs, selon le même responsable. L’encadrement des ressources humaines a connu quant à lui une évolution “notable” marquée notamment par l’augmentation du nombre d’enseignants membres des laboratoires de recherche, de près de 8.000 enseignants chercheurs en 2000 à presque 40500 enseignants à la fin de 2021 soit une hausse de plus de 400%, a-t-il précisé. Toutefois, a-t-on correctement évalué le retour sur investissement ?

Mourad Fergad  

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