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Plan d’action du gouvernement : L’exécutif révèle ses intentions

Réuni en session extraordinaire, l’Exécutif n’a annoncé presque aucune mesure concrète et chiffrée mais plutôt des mots d’ordre et des vœux ce qui pourrait être expliqué par son impréparation au regard des délais trop courts entre sa formation et son entrée en fonction.   

Le Conseil des ministres a décidé, lundi, lors de sa session extraordinaire, d’augmenter les capacités nationales de stockage des eaux de 10 milliards m3 à 12 milliards m3. C’est avec, l’introduction de l’allocation chômage et l’officialisation de la création d’écoles sportives privées, les seules mesures concrètes prises lors de cette réunion.

Le reste du Plan d’action du gouvernement est un texte vague, truffé de substantifs-valises, d’adverbes et d’adjectifs. Il ne contient pas de chiffres, de délais de réalisation ou, même, d’objectif à atteindre dans le court, le moyen ou le long terme mais seulement “une approche participative” qui “repose sur 5 axes”.

Concernant la “consolidation de l’Etat de droit et de la gouvernance rénovée”, le document a fait usage, sans préciser leur contenu, de mots tels que “modernisation”, “renforcement”, “meilleure performance”, “révision des modalités”, “consécration” et d’autres expressions passe-partout.

La politique étrangère de l’Algérie doit être, elle, “active et proactive. Le plan d’action du gouvernement souligne aussi la nécessité d’”une actualisation des objectifs et missions de la diplomatie algérienne à la lumière des valeurs et principes constants de la politique étrangère, tout “en continuant à défendre la souveraineté des Etats et à soutenir les causes justes et légitimes”.

En matière de relance économique, le communiqué du gouvernement a eu recours à des raccourcis tels que le sempiternel “modernisation du système bancaire et financier”, ou encore “réforme du secteur public marchand” ainsi que “consolidation de la gouvernance des entreprises publiques”. Ce jargon a été étoffé par des termes aussi imprécis que “amélioration de l’attractivité”, “réforme du Guichet unique”, “encouragement de l’initiative par la dépénalisation de l’acte de gestion”. Il est vrai que la dernière disposition a été clarifiée dans une instruction adressée par le président Abdelmadjid Tebboune à son ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud. L’ordonnance identifie avec détail les procédures à respecter par les enquêteurs sur les cadres dirigeants des entreprises pour éviter les arrestations et l’emprisonnement abusifs.

En résumé, les résolutions du dernier Conseil des ministres ressemblent plus à des mots d’ordre qu’à un programme chiffré qui renseigne sur l’orientation de la nouvelle équipe aux commandes du pays.

De deux choses l’une, l’Exécutif a manqué de temps pour préparer une véritable plateforme de travail réalisable, du moins, en phase avec l’attente du pays ou bien les moyens d’atteindre ses objectifs ne sont pas encore réunis. Les recettes extérieures de l’Algérie sont mises à mal depuis des années par l’effondrement des cours des hydrocarbures et une année et demie de crise sanitaire. Ils ne permettent donc pas de grandes ambitions et encore moins de folies. C’est ce qui explique probablement la prudence des pouvoirs publics et leurs réticences à annoncer des mesures qui font rêver sans avoir la chance d’être suivies d’effets. A la veille de la rentrée, le climat social est déjà très tendu et interdit le moindre faux pas.

Quoi qu’il en soit, le nouveau parlement qui inaugure ses travaux aujourd’hui et dont le baptême du feu sera justement la discussion du plan d’action du gouvernement pourra difficilement évaluer son contenu. Il est possible aussi que les ministres d’Aïmene Abderrahmane ont joué exprès aux cachotiers pour réserver aux députés la primeur des actions qu’ils comptent entreprendre sur le terrain. Si c’est le cas, c’est une façon très inédite de communiquer avec l’opinion.

Mohamed Badaoui

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