VIENNE, 5 nov 2019 (APS) – L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a revu mardi en baisse ses prévisions de la croissance de la demande pétrolière d’ici 2040, citant le ralentissement économique mais aussi les politiques pour limiter les émissions dans les pays développés. La demande mondiale de brut doit progresser de près de 12 millions de barils par jour (mbj) à long terme, passant de 98,7 mbj en 2018 à 110,6 mbj en 2040, indique l’organisation dans son rapport annuel sur le pétrole. La prévision a toutefois été revue en baisse de plus de 1 mbj à cet horizon comparé au rapport publié l’an dernier. “La plus grosse part de cette révision est liée à une plus faible activité économique par rapport aux attentes de 2018”, explique l’Opep. “A cela s’ajoute la perspective de gains d’efficacité énergétique plus importants ainsi que des changement de carburant dans plusieurs pays, en particulier ceux où un accent politique plus marqué sur les émissions (de gaz à effet de serre) est attendu”, poursuit-elle, faisant allusion aux efforts pour limiter le réchauffement climatique. L’évolution de la demande pétrolière est aussi très différente selon les régions. Dans les pays développés de l’OCDE, elle devrait ainsi atteindre un plafond ces prochaines années avant d’entamer un déclin. L’Opep y attend une implantation “significative” des véhicules fonctionnant avec des carburants alternatifs au pétrole, comme l’électricité ou l’hydrogène. En revanche, les besoins des autres pays en développement devraient plus que compenser ce déclin. Leur progression démographique et économique ainsi que l’émergence de la classe moyenne devrait y contribuer à la soif de pétrole. Du côté de l’offre d’hydrocarbures liquides (pétrole, gaz naturel liquéfié…), l’Opep prévoit qu’elle augmentera de 11,8 mbj d’ici 2040, à 110,8 mbj, avec une hausse de ses propres capacités mais aussi une progression de la production des pétroles de schiste américains à moyen terme. Les 14 pays de l’Opep et leurs 10 alliés du groupe dit Opep+, dont la Russie, sont engagés depuis 2016 dans une limitation volontaire de leur production afin de soutenir les cours. Grâce à ces efforts, la “stabilité du marché” a été “généralement maintenue ces dernières années”, salue le secrétaire général de l’Opep Mohammed Barkindo dans l’introduction du rapport. “Cela est d’autant plus frappant et bienvenu face aux risques et incertitudes considérables pour l’économie mondiale”, estime le responsable nigérian, qui cite les guerres commerciales, la menace de la dette et la faiblesse de certaines économies clefs .
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