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Les islamistes ne sont pas concernés ?

Election présidentielle

Les deux principaux partis islamistes, Le MSP de Abderrezak Makri et Al Adala de Abdallah Djaballh ont annoncé leur non participation à l’élection présidentielle du 12 décembre prochain. Les deux ont, toutes fois, nuancé leurs propos en laissant entendre qu’un soutien à un ou  un autre candidat, n’est pas à écarter.

La décision du MSP a été prise dans la nuit de samedi à dimanche par l’instance suprême du parti (majliss echoura.)

Dans une conférence de presse animée, quelques heures après la décision du Majles echoura, Mokri a pointé de nombreuses failles dans le dispositif électoral, à commencer par l’Autorité de surveillance dont la composante, estime-t-il, n’est pas le résultat d’un consensus, mais bien un choix « vertical et autoritaire”. 

Dans un post illustré par un écheveau bien compliqué publié samedi soir sur sa page Facebook, Abderrezak Makri a tenu à “délivrer trois messages” avant la tenue de la réunion du Majliss Echoura.  Des messages qui expliquent la difficulté du mouvement d’avoir une position tranchée. Makri a assuré que pour la première fois il n’est pas en mesure de prévoir la décision que prendre le majliss echoura.

Le MSP, dit-il, dans un premier message,  a fait tout ce qu’il pouvait pour “être dans une position juste avant le hirak, durant le hirak” et œuvrera à ce qu’il en soit de même “après” le hirak.

Le second message est adressé à ceux qui sont déjà dans la course aux présidentielles et qui attendent un soutien de la part du MSP.  Makri souligne la difficulté d’avoir une position tranchée car les possibilités sont devenus réduites du fait de l’amenuisement des “opportunités de consensus et d’alliances” en raison de la politique du régime et de l’empressement de certains à se porter candidats sans coordonner avec la classe politique et la société civile”.

Le chef du MSP constate avec inquiétude que la polarisation actuelle est “indice d’une grave division” et il demande à ce que  la position que prendre le MSP ne soit pas être appréciée à l’aune de cette polarisation dont la “poursuite ne servira personne”. Il ne faut pas, a-t-il indiqué,  juger la position du MSP à partir de “la polarisation antagonique actuelle qui est un indice d’une grave division”.

La poursuite de la polarisation ne servira personne et il ne serait pas sage, dit-il,  d’avoir une attitude hostile à l’égard du MPS à “partir d’une position très complexe à prendre”. En tout état de cause, indique Makri, “le MSP n’est pas responsable de cette réalité et de cet émiettement mais il est contraint de traiter avec”.

Le dernier message est “dezou m3ahoum” ( que l’on peut traduire allez au diable) qu’il adresse  à ceux qui “attendent le MSP au virage”, ceux qui sont des adversaires “par défaut” pour décréter que le mouvement est “sous la coupe du pouvoir et des services” ou qu’ils “suivent les zouaves et l’Etat profond”.

“Car ceux-là, si la position ne va pas dans le sens de leurs désirs, ils t’égorgent sans attendre; et si elle est à leur goût, ils essayeront de d’instrumentaliser dans le sens de leur intérêt pour t’égorger plus tard, au prochain virage”.

Le parti Adala de Abdallah Djaballah a annoncé samedi qu’il n’était pas “concerné” par la présentation d’un candidat aux élections présidentielles et dit se placer du “côté du peuple” et assume ses “revendications légitimes”.

Dans un communiqué de son Majliss Echoura, Adala considère toujours qu’une élection présidentielle est la meilleure option mais il estime que les conditions ne sont pas réunies pour convaincre les Algériens d’y participer. 

Adala considère que  toute démarche visant à contourner les demandes populaires et à imposer un état de fait ne peut être une solution à la crise et engendrera un président “à la légitimité amoindrie” et prolongera la vie de la crise.

Selon Adala, la poursuite du hirak dans ses manifestations pacifiques constituent un message clair, à savoir qu’il est impossible de convaincre les Algériens d’aller aux élections sans que le “pouvoir de fait” ne décide de renvoyer les “symboles et des résidus de l’ancien pouvoir, Bedoui et son gouvernement et le chef de l’Etat illégitime, qui sont rejetés par la population”.

Le parti de Djaballah réitère ses objections au sujet de l’Autorité électorale indépendante dont le mode de désignation “a sapé la crédibilité”. Adala insiste sur l’indépendance de la justice et l’arrêt de la répression contre les jeunes du hirak et les activistes politiques”. Il appelle également à la levée des restrictions aux activités des partis et des forces de la société civile et celles imposées à  la liberté d’expression, aux médias et à la presse.

Le parti Adala se dit enfin  disposé à œuvrer avec “toutes les forces actives de la société civile et “l’opposition sérieuse – partis, personnalités et jeunes du hirak – pour adopter un choix unifié pour l’adoption d’un projet de réformes global commun dont les objectifs, les programmes et les hommes sont clairs” afin de mobiliser les citoyens pour créer les conditions garantissant “la liberté et l’honnêteté des élections”.

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