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Jordanie : tentative de coup d’Etat avortée et des arrestations au cœur de la famille royale

Au moins deux personnes très proches de la famille royale en Jordanie ont été arrêtées ce samedi pour des « raisons de sécurité ». Dans une vidéo communiquée à la BBC, le prince Hamza, demi-frère du roi et ancien prince héritier, se dit « assigné à résidence » et réfute toute tentative de coup d’État.

Des vidéos sur les réseaux sociaux ont montré un déploiement massif de la police près des palais royaux, dans le quartier de Dabouq à Amman. Selon l’agence de presse officielle Petra, les autorités ont arrêté un ancien conseiller du roi, Bassem Awadallah, et d’autres personnes pour « des raisons de sécurité ».

Le quotidien américain Washington Post a indiqué de son côté que le prince Hamza avait été « placé sous restrictions » dans son palais d’Amman après « la découverte de ce que des responsables du palais ont décrit comme un complot complexe et de grande envergure », visant à renverser le roi Abdallah II. Ce complot présumé « comprenait au moins un autre membre de la famille royale ainsi que des chefs tribaux et des membres de la direction de la sécurité du pays », a-t-il ajouté, citant un haut responsable des services de renseignements du Moyen-Orient.

Mais dans un communiqué, le président des chefs d’état-major, le général Youssef Huneiti, a démenti que le prince Hamza fasse partie de ces personnes arrêtées. « Ce qui a été publié à propos de l’arrestation du prince Hamza n’est pas vrai », a-t-il dit, ajoutant que, cependant, il avait été « appelé à arrêter des activités qui pourraient être utilisées pour porter atteinte à la stabilité et la sécurité du royaume ».

Le prince Hamza communique

Dans la soirée, l’ex-prince héritier a envoyé une vidéo à la BBC dans laquelle il se déclare « assigné à résidence ». Il affirme que le chef d’état-major de l’armée s’est rendu à son domicile et lui a signifié qu’il n’était « pas autorisé à sortir ». Il a assuré qu’il n’avait pris part à aucune conspiration et qu’il n’était « pas responsable de la dégradation de la gouvernance, de la corruption et de l’incompétence » des autorités de son pays.

Lorsqu’Abdallah est devenu roi en février 1999 après la mort de son père Hussein, il avait nommé Hamza prince héritier conformément au souhait de leur père. Mais en 2004, il l’a dépouillé du titre et l’a donné à son fils aîné Hussein. Hamza est le fils aîné de Hussein et de son épouse américaine, la reine Noor, née Lisa Halaby.

« Personne n’est au-dessus de la loi. La sécurité et la stabilité de la Jordanie passent avant tout », a dit le général Huneiti, précisant qu’une enquête était en cours. « Toutes les mesures qui ont été prises l’ont été dans le cadre de la loi et après une enquête approfondie », a-t-il ajouté.

Soutiens américain et saoudien

Quant à Bassem Awadallah, ancien ministre des Finances et du Plan, il était très proche du roi jordanien mais aussi une figure controversée en Jordanie. Il a été chef de la Cour royale de 2007 à 2008, avec notamment Cherif Hassan ben Zaid. Il a finalement démissionné de son poste de chef de la Cour royale après avoir été vivement critiqué pour son ingérence présumée dans des questions politiques et économiques controversées. Il avait été accusé par certains députés et autres politiciens ainsi que par des journalistes de s’ingérer dans les plans de privatisation du pays.

Deux alliés de la Jordanie ont rapidement apporté leur soutien au roi Abdallah II. Le premier soutien est américain. « Nous suivons de près les informations et sommes en contact avec les responsables jordaniens. Le roi Abdallah est un partenaire clé des États-Unis, et il a tout notre soutien », a déclaré le porte-parole du département d’État américain, Ned Price.

Le deuxième vient de Riyad. Le palais royal saoudien a fait part dans un tweet de « son appui total au royaume hachémite de Jordanie (…) et aux décisions et mesures prises par le roi Abdallah II et le prince héritier Hussein pour sauvegarder la sécurité et la stabilité » dans le pays.

La nouvelle des arrestations a lieu quelques jours avant la célébration du centenaire du royaume. Le 11 avril 1921, le roi Abdallah, dirigeant du nouvel État de Transjordanie, avait formé son premier gouvernement, après la création de l’émirat en mars 1921, aux côtés de la Palestine pendant le mandat britannique.

(RFI Avec AFP)

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