Même si de nombreux feux de forêts se déclarent, ici et là, à travers le pays, la situation n’est en rien comparable avec la catastrophe humaine et naturelle de l’année dernière.
La Protection civile était en lutte, hier, avec 9 incendies à Bejaia, du côté d’Ikhraben à Ouzellaguen, à Tizi El Oued à Aokas. Les pompiers étaient également à l’œuvre, à Oumadene dans la commune d’Azeffoun, dans la wilaya de Tizi Ouzou, mais aussi Ibahrizène, à Ait Chafaa.
Des feux se sont également déclarés dans la wilaya de Jijel, à Djorfa précisément où les opérations d’extinction se poursuivaient encore à l’heure où nous mettions sous presse. Même chose à El Taref, aux lieux-dits Dai Lassel et Khenka, où les soldats du feu ont combattu les flammes durant toute la journée.
Tipasa, à elle aussi, passé une nuit incandescente après l’embrasement des monts de Damous et de Taline dans la région de Chenoua.
Sétif et les montagnes des Babors ont également connu des incendies. C’est le cas, en outre, des wilayas de Skikda, Souk Ahras, Tébessa et Annaba où les foyers ont été en fin de compte maîtrisés.
Attisés par la canicule, des incendies ont touché plusieurs wilayas du pays, samedi et dimanche. A Toudja, sur les hauteurs de Bejaia, les flammes ont mis en péril des habitations mais l’intervention des agents de la Protection civile a permis d’éviter le pire.
En tout, onze foyers ont été recensés à travers le territoire, ces derniers jours : Trois à Béjaïa et trois à Skikda, deux à El Tarf, un à Oum el Bouaghi.
Rien que pour la journée de samedi, les sapeurs-pompiers sont intervenus pour éteindre 47 foyers d’incendies dans 12 wilayas, selon le sous-directeur des statistiques et de l’information au niveau de la Protection civile, le colonel Farouk Achour.
Bejaia a été la plus touchée par les incendies loin devant Sétif (6) et Skikda (6), Jijel (4), El Taref (3), Tlemcen et Chlef (2) et Bouira (1), Tissemsilt (1), Tipaza (1), Constantine (1) et Oum El Bouaghi (1).
Depuis début juin, 889 incendies de forêts et de maquis ont dévoré «532,42 hectares de forêts, 668,50 hectares de maquis et 579,16 hectares de broussailles », selon le colonel Farouk.
Le bilan est, certes, terrifiant mais reste dix fois moins important que le drame de 2021. L’an dernier, 8.450 incendies ont causé la perte de 10.029 hectares de forêts, 2.963 hectares de maquis et 3.673 hectares de broussailles, selon les chiffres officiels.
Le sinistre a eu surtout un coût humain très élevé. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées, des centaines blessées et des milliers ont été contraints d’abandonner leurs maisons et leurs biens.
La tragédie a été, surtout, marquée par le lynchage de Djamel Bensmaïn, un jeune artiste de Miliana venu en volontaire aider dans les opérations de secours mais qui a été pris pour un pyromane. Il a été ainsi martyrisé et brûlé sur la place publique du village de Larbaâ Nath Irathen par une foule en délire.
L’affaire qui est encore en instruction a suscité une forte émotion en Algérie et dans le monde. Les autorités ont attribué la responsabilité de ces faits au Mak et à Rachad, deux organisations expatriées en Europe que l’Etat a classées sur la liste des groupes terroristes.
Mourad Fergad