Accueil / Conjoncture / Crise libyenne : L’Algérie déclare «la guerre» aux mercenaires

Crise libyenne : L’Algérie déclare «la guerre» aux mercenaires

Après avoir réuni les chefs de diplomatie du pays voisins de la Libye pour étudier les moyens de mettre un terme à la crise qu’elle traverse, l’Algérie déclare sa volonté d’être associée aux décisions militaires des 5+5 pour, entre autres, chasser les mercenaires étrangers de la région.

Ils seraient de 20 à 25 mille à menacer la paix en Libye. Venus de divers pays, les mercenaires constituent un obstacle majeur pour le retour de la stabilité dans ce pays pétrolier et gazier où les intérêts divergents de puissances mondiales et régionales s’entrechoquent.

Russes en majorité, Syriens, Soudanais ou issus d’autres nationalités, ces guerriers professionnels sont motivés uniquement par des revenus importants qu’ils tirent de ce conflit. Ils sont de ce fait une arme aux mains de commanditaires qui veulent contrôler la région pour tirer profit de ses richesses et en faire une base en vue d’investir toute la région.

Depuis quelques années, l’Afrique est redevenue un enjeu géostratégique de première importance et l’objet d’une concurrence sans merci entre différents joueurs qui se livrent à une course effrénée pour ravir leur part du gâteau.

Cette situation met en sérieux danger la sécurité des Etats voisins de la Libye, en premier l’Algérie qui a décidé de s’impliquer davantage dans le règlement de cette crise. Au regard des périls que font peser sur ses frontières est et sud la présence d’éléments incontrôlables et des groupes terroristes ainsi que des bandes du crime organisé, la diplomatie algérienne se préparerait à mettre en veilleuse son sacro-saint principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’autrui et prendre le taureau par les cornes.

C’est ce qui semble transparaître des déclarations de Ramtane Lamamra à l’occasion de la réunion à Alger au sujet de la Libye des chefs de la diplomatie d’Egypte, de Tunisie, du Tchad, du Niger et du Soudan ainsi que des délégués de l’Union africaine et de l’Onu.

Lamamra a ainsi exprimé la volonté de l’Algérie d’être partie prenante du processus visant à assurer le retrait des mercenaires et des forces étrangères de Libye, en précisant que cette participation signifie une association aux travaux du comité militaire mixte libyen 5+5.

“Nous entendons être partie prenante en tant que pays voisin de ce processus (de retrait des mercenaires)”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse en présence de son homologue libyenne, Najla Al Manqoush. “Normalement, c’est le comité militaire 5+5 qui a la charge de déterminer les modalités de ce retrait, mais nous avons marqué de l’intérêt en tant que pays voisin pour être associé, d’une manière ou d’une autre, aux travaux de ce comité 5+5 comme d’ailleurs au forum politique”.

Lamara a, d’autre part, tenu à clarifier les intentions de l’Etat algérien dont l’objectif ne dépasse pas le retour de la paix et la stabilité chez ses voisins. “Nous ne cherchons pas à faire de l’intrusion dans les institutions qui se réunissent (…) pour mettre en œuvre les conclusions de Berlin (conférences de Berlin 1 et 2 consacrées à la question libyenne), mais nous cherchons à être sûrs que notre point de vue soit entendu et que nos propositions, que nous considérons comme justes, réalistes et rationnelles, soient dûment prises en considération”.

En tout cas, plusieurs pays ont déjà salué les efforts de l’Algérie et qualifié ses démarches de positives. C’est le cas de l’Italie qui, par la voix de son ambassadeur à Alger, Giovanni Pugliese, a déclaré partager la “la même position” sur la crise libyenne notamment en ce qui concerne le départ des mercenaires et la non-ingérence étrangère dans les affaires internes. Le diplomate a ajouté que son pays “accorde une grande importance à ce qui sortira” de la réunion des pays voisins de la Libye.

Avant lui, lors de son passage à Alger en juillet, Joey Hood, le secrétaire d’État adjoint par intérim aux Affaires du Proche-Orient avait également exprimé un avis allant dans ce sens et qui offrait le soutien de son pays à la démarche algérienne pour le règlement de la crise libyenne.

Mohamed Badaoui

A propos LA NATION

Voir Aussi

Avec l’introduction du CPA : la capitalisation boursière a dépassé les 500 milliards DA

De 71 milliards de dinars environ à fin 2023,  le capital de la Bourse d’Alger …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *