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Crise au Niger : Alger et Washington se mettent d’accord sur trois principes

Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a déclaré dans un récent entretien accordé au Washington Post, que la priorité “doit continuer à être accordée” à la solution politique à la crise au Niger. Selon lui, l’option militaire, proposée comme dernier recours par les dirigeants ouest-africains, “ne garantit pas le succès de la résolution” du conflit dans ce pays voisin.

Concernant le fruit de ses discussions à ce sujet avec le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, le ministre a révélé que l’accord est “total” sur trois principes : le respect de l’ordre constitutionnel et démocratique, le rétablissement du président Mohamed Bazoum en tant que président légitime du Niger et la priorité doit continuer à être accordée à la solution du conflit”. “Nous devons maintenant essayer de travailler ensemble pour traduire ces principes dans la réalité politique du Niger”, a-t-il ajouté.

Concernant une possible intervention militaire au Niger, Attaf a jugé que l’option militaire “risque de ne pas contribuer à la bonne résolution du conflit”. D’autant plus que, a-t-il averti, “personne n’est sûr, même au sein de la Cedeao, qu’une intervention militaire a une chance acceptable de succès. Vous pouvez commencer une intervention militaire, mais vous ne savez jamais comment elle se terminera. Alors ils (la CEDEAO) sont très prudents, ils montrent un maximum de retenue concernant cette option”.

En guise d’illustration, il a cité l’exemple de la Libye où une intervention de l’Otan en 2011 “a abouti à une catastrophe pour toute la région”. 

Pour ce qui est de la menace du terrorisme au Sahel, Attaf a répondu que l’Algérie “a cessé de parler de groupes armés”, mais “d’armées de terroristes”. Il a expliqué que la région a affaire “à des armées de terroristes qui menacent directement le Burkina Faso, le Mali, certaines régions du Tchad et le Niger”.

Il a, d’autre part, fait savoir que pour l’Algérie de même que pour les Etats-Unis la situation dans la région “est très grave” et nécessite “une forte coordination et une coopération étroite entre les pays de la zone pour relever ce défi”.

Evoquant la migration irrégulière, le ministre a souligné qu’il ne s’agit pas exclusivement d’une question politique “que l’on peut traiter dans le cadre d’un accord international”. C’est pour le Niger, le Mali, le Tchad et toute l’Afrique de l’Ouest, “un énorme problème économique”, a-t-il rappelé.

Les habitants de ces pays s’exilent “parce qu’ils sont à la recherche d’une vie meilleure et, pour certains d’entre eux, pour nourrir leur famille. Il faut donc traiter le problème sur le plan politique et diplomatique. Mais si la composante économique de la solution n’est pas présente, le problème ne sera pas résolu”, a-t-il estimé.

Attaf a exprimé sa satisfaction du niveau atteint par les relations algéro-américaines et mis en exergue les visites en Algérie, cette année, de nombreux hauts fonctionnaires du département d’Etat américain. “Cela signifie que l’Algérie et les Etats-Unis ont beaucoup de dossiers à discuter”, a-t-il dit à ce propos.

Syntèse Ali Younsi-Massi

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