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Atteinte à l’environnement : L’emballage alimentaire dégrade la nature de l’Algérie

Les déchets synthétiquemenacent de plus en plus la nature du pays sans qu’aucun remède ne soit trouvé à ce fléau. Il est peut-être temps de responsabiliser les fabricants et les utilisateurs industriels de ce type de conditionnement, selon le principe du pollueur-payeur.

Les rues, les forêts, les cours d’eau, la mer sont toutes polluées par divers types d’emballages alimentaires en nylon, en plastique ou en aluminium. Ces déchets qui mettent des siècles à se dégrader, en plus d’enlaidir le paysage, constituent un danger pour la nature et pour les animaux sauvages. La vie marine est ainsi sérieusement affectée par ces rejets. Les sacs en plastique qui tapissent le fond des côtes peuvent étouffer certains animaux aquatiques ou leur causer des dommages irréversibles.

Le recyclage systématique et réglementé n’existe pas en Algérie. De même, faute d’une culture écologique, les ménages, dans leur majorité, ne trient pas leurs ordures et aucune structure ni mesure motivante ne les encourage à le faire.

Dans certains pays, les citoyens reçoivent une ristourne lorsqu’ils recyclent les contenants non dégradables après leur utilisation. La plupart d’entre eux le font par réflexe maintenant et sans demander de contrepartie car la conscience de préserver l’environnement est ancrée en eux.

En Algérie, la plupart des habitants jettent par terre ou dans la nature la bouteille en plastique ou la canette en aluminium aussitôt qu’ils ont fini de consommer son contenu. Férus de friandises, de boissons sucrées, de biscuits, de chips, de fruits secs, les enfants en achètent des tonnes par jour à travers le pays puis laissent derrière eux l’emballage. Il faut dire que les poubelles municipales sont en nombre réduit dans toutes les communes et comme l’éducation civique ne semble pas intéresser les élèves ou qu’elle soit mal enseignée à l’école, les jeunes deviennent par conséquent les plus grands pollueurs passifs.

Les pollueurs actifs sont les fabricants d’emballage alimentaires mais surtout les utilisateurs industriels qui écoulent leurs produits dans ces récipients synthétiques. Ces derniers ne se sentent aucunement responsables des dégâts qu’ils causent à la nature du pays.

Selon une étude de 2020, commandée par la Confédération algérienne du patronat citoyen, 197 entreprises activent dans le marché de l’emballage et seulement 27% d’entre elles ont déclaré s’approvisionner chez des usines de recyclage. Trouver la matière première demeure une contrainte pour 34% des manufactures. Aussi le recours à l’importation, notamment du polyéthylène et du polypropylène, devient la seule solution pour répondre à une demande qui suit une exponentielle depuis des années. Le marché est donc florissant autant pour les fabricants que pour les utilisateurs comme les sociétés d’eau minérale, de boissons, de laitages, de bonbons, de chips et d’autres aliments conditionnés.

On peut donc aisément imaginer les bénéfices colossaux générés par ce marché captif et formé par près de 45 millions de consommateurs. Or aucune de ces entreprises ne s’implique dans la préservation de l’environnement en finançant, par exemple, des campagnes de sensibilisation ou en organisant la collecte des déchets non dégradables qu’elles mettent sur les étals.

Pour sa part, le secteur du recyclage est extrêmement timide en Algérie. On peut voir, il est vrai, des camionnettes ramasser des objets en plastique dans des décharges, mais de manière artisanale, sans équipement adéquat. Pourtant, la récupération peut rapidement prendre son envol et même exporter son surplus à monde où désormais rien ne se perd, rien ne se crée et tout se transforme. Le gisement est à portée de main. Il suffit de réfléchir à la façon la plus judicieuse de s’en servir et d’en bénéficier.

L’Etat, pour sa part, peut s’inspirer du principe du pollueur-payeur pour imposer à ceux qui sont dans ce cas de mettre la main à la poche pour participer au moins au nettoyage du pays.

Mohamed Badaoui  

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