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Appelant à une grève générale les 26 et 27 avril : les syndicats de la Fonction publique haussent le ton

La coalition syndicale regroupant 29 syndicats de la fonction publique dans ses différents secteurs : éducation nationale, santé publique, fiscalité, secteur des affaires religieuses prévoit d’observer un mouvement de grève nationale générale les 26 et 27 avril pour exprimer la grogne des travailleurs qui attendent que leurs revendications soient prises en charge, notamment la valeur du point indiciaire qu’ils jugent trop faible.

Dans un communiqué rendu public dimanche, le front des syndicats est déterminé à aller vers l’escalade, en menaçant de durcir le ton si les revendications des travailleurs relevant de la fonction publique ne sont pas satisfaites. L’accès de colère des syndicats est motivé surtout par le décret présidentiel n° 22-138 du 28 Chaâbane 1443 correspondant au 31 mars 2022 ‘’fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires’’.

Cette procédure de revalorisation salariale a fait réagir le coordinateur de la confédération des syndicats autonomes, M. Boualem Amoura : ‘’Cette augmentation est insignifiante (…). Elle est loin de répondre à la demande des fonctionnaires dont le pouvoir d’achat a chuté sensiblement’’, dit-il, ajoutant que ‘’tous les syndicats rejettent cette nouvelle mesure’’.

Ainsi, les syndicats, réunis hier au siège de l’Union nationale des travailleurs de l’éducation et de la formation, ont mis en garde contre le danger de la situation sociale des salariés et de tous les travailleurs algériens, un contexte qui met à mal la cohésion sociale, accusant le gouvernement de ne pas être en mesure de maîtriser l’inflation galopante qui entraîne la dégradation du pouvoir d’achat du salarié depuis des années.

La coalition syndicale a également considéré que les récentes décisions du gouvernement visant à réduire les taux d’imposition sur le revenu et à modifier la grille indiciaire des salariés n’ont pas d’impact sur le pouvoir d’achat des salariés et des ouvriers.

Le communiqué souligne ainsi la nécessité de relever la valeur du point indiciaire à 100 dinars au lieu de 45 DA, de mettre en place un observatoire national de protection du pouvoir d’achat, d’ouvrir le dossier des systèmes compensatoires pour revoir les subventions et les primes, et d’actualiser les primes dans les régions des hauts-plateaux et du sud en rapport du nouveau salaire de base au lieu du salaire de base de 1989.

Risque de délitement de la cohésion sociale

Notons que face au très faible pouvoir d’achat, surtout les petits ménages, le front social risque d’exploser. En effet, le professeur Abderrahmane Mebtoul qui se veut pragmatique, met en garde contre les risques de délitement de la cohésion sociale.

‘’La forte hausse des prix menace la cohésion sociale et la sécurité nationale’’, précisant qu’en ce mois d’avril 2022 (…) ‘’ le processus inflationniste a atteint un niveau intolérable : plus 100% pour les pièces détachées et les voitures, entre 50 et 100 % pour certains produits alimentaires, parallèlement à une pénurie de nombre de produits (…)’’. Le gouverneur de la Banque d’Algérie, prévoit, quant à lui, que ‘’cette tendance pourrait fluctuer l’année en cours entre 14 et 20%, laminant ainsi le pouvoir d’achat’’ et posant les prodromes d’une ‘’cohésion sociale fragilisée’’.

Rachid Niya

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