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Anticipant une embellie financière en 2022 : les assurances du conseil des ministres

Le dernier Conseil des ministres a annoncé des mesures rassurantes en faveur des citoyens aux revenus modestes. Celles-ci seront inscrites dans la LPF 2022 après son enrichissement. Il a, en parallèle, décidé la relance de plusieurs secteurs pour diversifier les ressources de l’économie.

Anticipant «que l’année prochaine connaîtra une amélioration des indicateurs de la performance de l’économie nationale», le président de la république a demandé au gouvernement de «prendre toutes les dispositions pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens». Le projet de Loi de finances 2022 (PLF 2022) doit donc, selon lui, prendre en considération cette relative embellie pour alléger le fardeau de la crise qui s’est abattu sur les moins nantis.

Abdelmadjid Tebboune a ainsi ordonné que soit entrepris, «immédiatement», la réduction de l’impôt sur le revenu global, l’augmentation du point indiciaire dans la Fonction publique, la coordination étroite entre les ministères du Commerce et de l’Agriculture en vue d’assurer un contrôle maximal sur les produits agricoles, les légumineuses et les pâtes alimentaires. Il a, d’autre part, instruit l’exécutif «d’enrichir le PLF 2022» en incluant «la nécessité d’appliquer l’impôt sur la fortune après sa redéfinition avec précision dans la loi de finances 2022».

Concernant le logement, le chef de l’Etat a préconisé «la mise en place d’un mécanisme facilitant la cession des logements locatifs de l’Etat, relevant de l’Office de promotion et de gestion immobilière, en veillant à actualiser leur prix et à faciliter aux concernés l’obtention des livrets fonciers. Les personnes concernées par l’acquittement des créances des logements AADL bénéficieront, elles, d’un «abattement de 10%» de la valeur du logement ou des tranches en un seul versement.

Tebboune a aussi demandé l’accélération de la création de la Banque de l’Habitat «en trouvant un mécanisme entre la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance et la Caisse nationale du logement».

En matière de spéculation, surtout celle qui touche les produits alimentaires, Tebboune a chargé le ministre de la Justice d’élaborer un projet de loi «au plus tard à la date de la prochaine réunion du Conseil des ministres», pour lutter contre ce fléau. On sait déjà que le texte prévoit «des peines allant jusqu’à 30 ans pour ceux qui jouent avec le gagne-pain des Algériens, car il s’agit d’un crime à part entière». Le chef de l’Etat a demandé de renforcer, en parallèle, «le contrôle sur le terrain des commerces pour interdire toute hausse injustifiée des prix des produits alimentaires, avec le retrait définitif des registres de commerce pour les commerçants impliqués».

Mesures d’urgence

Sur d’autres sujets, le Conseil des ministres a adopté des «mesures d’urgence» pour la relance de l’activité minière. Il a été ainsi décidé d’accélérer «le lancement effectif, avant la fin de l’année en cours, des différents projets structurants dans l’exploitation minière, notamment le projet de Ghara Djebilet (gisement de fer) et celui de Bled El Hadba (gisement de Phosphate) à Tébessa» ainsi que d’autres mines et carrières.

A cet effet, il est également prévu la création d’une usine pour la fabrication de rails à Béchar, pour faciliter l’exploitation, entre autres projets futurs, du potentiel de Ghara Djebilat.

Le gouvernement entend, d’un autre côté, favoriser l’intensification des opérations de prospection de nouvelles sources d’énergie pour le pays dans le périmètre maritime et l’augmentation à 35% de la performance de récupération des puits de pétrole exploités.

Le secteur de la pêche bénéficiera, pour sa part, de l’aide des autorités aux «professionnels de la construction navale dans tous les ports de pêche à travers l’attribution de fonciers favorisant l’extension de leurs entreprises». Relancer les projets de construction navale avec les partenaires étrangers, notamment l’Espagne et l’Italie, entre aussi dans cette stratégie.

L’investissement dans la pisciculture sera pareillement encouragé ainsi que la création de coopératives halieutiques en vue d’augmenter les capacités du pays en produits de la mer. Ces mesures seront soutenues par la réduction de la TVA de 19% à 9% sur cette activité.

Quant au développement de l’agriculture saharienne, il s’appuiera sur dans l’avenir sur deux écoles nationales spécialisées qui seront créées dans le sud-est et sud-ouest du pays.

C’est, comme on le voit, un programme optimiste que le Conseil des ministres a tracé pour l’année 2020 qui s’annonce sous de meilleurs hospices que les précédentes. Les perspectives de l’amélioration des recettes du pays grâce au mouvement haussier sur le marché des hydrocarbures permet, en effet, le desserrement progressif de l’étau de l’appauvrissement qui affecte l’Algérie depuis près de sept ans.

Mourad Fergad

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