LA NATION Quotidien National D'information
Le jeûne, le manque de sommeil, le changement rapide du métabolisme humain, durant le ramadan, peuvent affecter les capacités de conduite. Selon des spécialistes, les conducteurs doivent faire attention avant de prendre le volant surtout s’ils doivent parcourir de longs trajets.
Avec près de 60 morts et 1742 blessés, les deux premières semaines du ramadan ont ainsi endeuillé de nombreuses familles et causé de grandes pertes financières aux assureurs.
Le manque de sommeil durant la nuit et celui de nourriture durant le jour semble émousser les réflexes des conducteurs jusqu’à leur faire commettre des erreurs fatales. Beaucoup d’entre eux souffrent, sans le savoir, d’hypoglycémie, de déshydratation qui, selon les spécialistes, peuvent provoquer des étourdissements et une perte de la concentration.
A l’heure de l’iftar, le risque se décuple. En plus de la fatigue, de la mauvaise coordination des gestes pour les raisons citées plus haut, l’excès de vitesse devient la norme sur la route et constitue ainsi le principal vecteur des sinistres. Désireux de manger en famille, certains automobilistes appuient sur l’accélérateur pour arriver avec l’appel à la prière du maghrib. Mais étant donné l’état physique et mental dans lequel la plupart d’entre eux se trouvent, ils deviennent ainsi tous candidats au suicide.
Pour toutes ces raisons, des spécialistes déconseillent de prendre le volant lorsqu’on n’est pas suffisamment reposé ou si l’on souffre d’inanition liée au jeûne. Faire de longs trajets dans ce cas, équivaut à une préméditation d’homicide. Une telle attitude peut être particulièrement grave et répréhensible dans les cas des chauffeurs professionnels tels que les chauffeurs des poids lourds, des transports en commun qui font des déplacements de plusieurs centaines de kilomètres par jour. Or, l’islam autorise, comme c’est écrit dans le Coran, les voyageurs de déjeuner s’ils dépassent, selon des exégètes, une distance de 80 kilomètres par rapport à leur domicile.
Dans tous les cas, il est recommandé d’éviter la conduite avec des capacités physiques et psychologiques affectées par tel ou tel facteur. A titre d’exemple, au premier semestre 2021 qui a vu l’assouplissement des mesures de confinement et le retour d’un sentiment de liberté, le nombre des accidents de la circulation a augmenté de 30% par rapport à la même période de 2020. De janvier à fin mai 2021, on a enregistré 1 292 décès soit 10 par jour en plus de 100 blessés. Cette période a coûté plus de 60 milliards de dinars (450 millions USD) aux assureurs et aux fonds de l’Etat.
Mourad Fergad
